Alors que la majorité conservatrice du parlement britannique s'effrite, laissant présager la possible annonce de législatives anticipées, Nigel Farage, chef du parti du Brexit, fort de son large score aux élections européennes (30,5% des voix), multiplie les mains tendues aux conservateurs devant ce qu'il perçoit contre la menace d'un gouvernement travailliste.
«[Les conservateurs], alliés avec nous, seraient imparables aux élections générales. Nous pourrions obtenir le Brexit, nous pourrions détruire [le leader travailliste Jeremy] Corbyn et nous serions un pays libre, indépendant», a-t-il notamment déclaré lors d'un meeting à Colchester le 2 septembre.
Néanmoins le porte-étendard du Brexit demande des garanties au Premier ministre Boris Johnson en échange de son aide : la promesse de ne pas accepter ni proposer de nouvel accord avec l'Union Européenne.
«Bien sûr, si Boris Johnson dit que nous partons, qu'il y aura une rupture franche [...], nous, le Brexit Party, ferions passer le pays avant le parti et nous dirions à monsieur Johnson : "Nous souhaitons vous aider de toutes les manières possibles."», a-t-il assuré le lendemain, évoquant la possibilité d'un accord politique, consistant notamment à ne pas mettre de candidat de son parti face à des conservateurs en cas d'engagement du Premier ministre dans ce sens.
Le chef de file des eurosceptiques a cependant émis des doutes sur les intentions réelles de Boris Johnson.
«Pourtant je crains que ce ne soit pas ce que le Premier ministre veuille faire et cela a été très clairement énoncé dans sa déclaration hier soir devant Downing Street. Il a l'intention de réchauffer l'accord de retrait de madame [l'ancien Premier ministre Theresa] May [qui avait été largement rejeté par le Parlement]», a-t-il ajouté.