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En Russie, pouvoir et opposition peinent à s’entendre sur les manifestations

Chaque samedi depuis bientôt un mois, des milliers de militants de l’opposition défilent à Moscou et dans d’autres villes russes afin de protester contre le rejet d'une soixantaine de candidatures aux prochaines élections locales.

L’été 2019 en Russie est marqué non seulement par les feux de forêt qui ravagent la Sibérie, mais aussi par des manifestations de l’opposition qui se déroulent à Moscou, à Saint-Pétersbourg et dans d’autres grandes villes russes.

A l'origine de la grogne : le rejet par la commission électorale de 57 candidatures indépendantes en vue des élections au parlement de la ville de Moscou, qui doivent se dérouler le 8 septembre. En cause : le nombre insuffisant des signatures nécessaires à ces fins, une partie étant en outre considérées comme frauduleuses.

En raison de l'invalidation des candidatures, des manifestations, dont certaines non autorisées, ont eu lieu à Moscou tous les samedis depuis la fin du mois de juillet .

A l'issue de deux manifestations non autorisées, plus de 1 000 personnes (1 074 selon la police, et 1 373 personnes selon l'ONG OVD-Info) ont été arrêtées à Moscou le 27 juillet et 1001 personnes le 3 août. Les organisateurs des rassemblements non autorisés ont fait l’objet de plaintes en vue du remboursement des dommages matériels s’élevant à environ 13 millions de roubles (176 319 euros), selon les informations du tribunal de la ville de Moscou.

Les images des interpellations réalisées à Moscou ont fait le tour du monde, ce qui a valu à la police russe de vives critiques quant à sa brutalité face aux personnes interpellées.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a lui aussi qualifié de «totalement inacceptable l’usage disproportionné de la force» de la part des forces de l’ordre, tout en considérant leurs actes comme «absolument justifiés» pour maîtriser «les troubles publics».

Parallèlement, la mairie de Moscou a autorisé deux rassemblements avenue Sakharov le 20 juillet et le 10 août. L’information selon laquelle une manifestation autorisée était fixée pour le 10 août a été révélée le 2 août, ce qui n’a pas dissuadé les opposants de descendre dans les rues de Moscou le 3 août.

La mairie de la capitale russe a également autorisé une manifestation statique prévue pour le 25 août. Or, selon les dernières informations, le Parti libertarien de Russie a renoncé à organiser ce rassemblement, ayant vu une autre de ses demandes déboutée par la mairie de Moscou.

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