L’ancien magnat de l’immobilier, devenu depuis président des Etats-Unis, serait-il en passe de faire main basse sur le Groenland, cette terre quasi-vierge de plus de deux millions de km², appartenant au Danemark, et située entre les océans Atlantique et Arctique ? C’est en tout cas ce qu’a révélé le Wall Street Journal dans un article daté du 14 août. Selon celui-ci, Donald Trump se serait entretenu plusieurs fois avec ses conseillers à la Maison Blanche sur la possibilité pour les Etats-Unis de se porter acquéreur de l’île peuplée d’environ 56 000 habitants.
Le quotidien note que la requête a été adressée «avec plusieurs niveaux de sérieux». De plus, le 15 août, deux sources proches du dossier, citées par Reuters, confirmait la tenue de discussions sur les moyens d’agrandir le territoire américain, en intégrant le Groenland, grand comme quatre fois la France. S’appuyant sur d’autres sources, l’agence de presse britannique indique que si certains dans l’entourage du président ont pris cette demande comme une plaisanterie, d’autres étaient beaucoup plus sérieux.
Néanmoins rien ne permet d’indiquer qu’un achat du Groenland sera à l’ordre du jour lors de la première visite, prévue début septembre, du 45e président des Etats-Unis au Danemark, qui passe actuellement ses vacances dans son golf de Bedminster (New Jersey).
Les Etats-Unis possède déjà une base aérienne sur l’île, à Thulé, et ont depuis longtemps émis l’idée d’acquérir le territoire. En 1946 déjà, le président américain Harry Truman avait proposé d’acheter le Groenland pour une somme de 100 millions de dollars selon le Wall Street Journal.
Jack Posobiec, décrit comme un «troll» adepte des «théories du complot», soutien de Donald Trump, a mis en ligne, sur Twitter, une carte des Etats-Unis à laquelle est superposée celle du Groenland. Selon lui, l’acquisition de l’île augmenterait de 22% la surface totale des Etats-Unis d’Amérique et deviendrait l’Etat le plus vaste du pays.
«Nous ne sommes pas à vendre»
Réagissant auprès de Reuters à l'article du Wall Street Journal, le ministre des Affaires étrangères du Groenland a été clair : «Nous sommes ouverts aux affaires, mais nous ne sommes pas à vendre.» Même son de cloche chez l'ancien Premier ministre, Lars Lokke Ramussen, qui s'est demandé sur Twitter si cette idée de Donald Trump n'était pas un «poisson d'avril».
De son côté, la reine du Danemark, Margrethe II, actuellement en vacances dans le Lot, s’est refusée à tout commentaire comme le rapporte le site de La Dépêche du Midi. «La reine ne commente jamais ce genre d'information», a confirmé le service de presse de la cour danoise.
Toujours est-il que si ce scénario semble pour le moment improbable, Donald Trump n'a pas l'air d'avoir renoncé à sa première carrière dans l’immobilier. Lors d’une rencontre l’année dernière à Singapour avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, il avait mis en lumière le potentiel touristique de la république populaire. «Par exemple il y a des super plages […] On le voit à chaque fois qu’ils font tirer leurs canons dans la mer. Je me dis, dis-donc, regarde-moi cette vue. Ça ne ferait pas des super apparts ?», avait-il déclaré à des journalistes.