Ilhan Omar et Rashida Tlaib, deux membres de l'aile gauche du Parti démocrate américain, devaient atterrir le week-end du 17 août à Tel-Aviv en Israël afin de visiter les Territoires palestiniens occupés.
Si un responsable israélien avait indiqué dans un premier temps qu'elles seraient autorisées à entrer dans le pays, le ministère israélien de l'Intérieur a finalement décidé de leur interdire l'entrée, estimant que leur visite s'inscrivait dans le cadre «d'activités de boycott anti-israélien», selon un communiqué. En 2017, Israël a en effet adopté une loi qui permet d'interdire l'entrée dans le pays aux partisans du mouvement BDS (boycotte, désinvestissement, sanctions).
«La décision israélienne d'interdire aux élues du Congrès Rashida Tlaib et Ilhan Omar de visiter la Palestine est un acte d'hostilité scandaleux contre le peuple américain et ses représentants», a réagi dans un communiqué Hanane Achraoui, membre du comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Aux Etats-Unis, la décision a été critiquée par le puissant lobby américain pro-Israël Aipac. «Nous désapprouvons le soutien [des élues de la Chambre des représentants Ilhan Omar et Rashida Tlaib] au mouvement anti-Israël et antipaix BDS, mais nous pensons également que tout membre du Congrès devrait être en mesure de se rendre chez notre allié démocratique Israël pour le découvrir en personne», a affirmé sur Twitter l'organisation, dont les membres de l'administration de Donald Trump se montrent d'ordinaire très proches.
Un peu plus tôt, le président américain Donald Trump avait estimé sur Twitter qu'Israël ferait preuve d'une «grande faiblesse» s'il acceptait de laisser entrer sur son territoire les deux élues musulmanes et pro-palestiniennes. «[Rashida Tlaib et Ilhan Omar] détestent Israël et tous les juifs, et il n'y a rien qui puisse être dit ou fait pour les faire changer d'avis», avait affirmé le président américain sur le réseau social.
Ilhan Omar et Rashida Tlaib, membres de l'aile gauche du Parti démocrate à la Chambre des représentants et premières femmes musulmanes élues au Congrès, ont publiquement appuyé le mouvement BDS qui appelle au boycott économique, culturel ou scientifique d'Israël pour protester contre l'occupation des Territoires palestiniens. Elles ont plusieurs fois dénoncé la politique israélienne face aux Palestiniens.
Les deux élus sont par ailleurs de farouches opposantes à Donald Trump, Rashida Tlaib ayant par exemple promis le 3 janvier dernier de «destituer ce fils de p*te». Elles sont depuis longtemps dans le collimateur du président américain, qui les accuse d'antisémitisme et ne cesse de les attaquer, dans ce qui pourrait très bien être une stratégie pour diviser le parti démocrate en vue de 2020.