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Obama tente de rassurer son allié saoudien sur fond de tensions liées à l'Iran

Barack Obama a reçu le roi Salman d’Arabie saoudite, hier, à la Maison Blanche. Une rencontre placée sous le signe de l'apaisement.

Obama qui accueille personnellement le roi à sa descente de voiture. Un fait assez rare pour être signalé. Pour sa première visite en terre américaine depuis son couronnement, Salman d’Arabie saoudite a tenu à rappeler que sa venue est le symbole «de la relation forte et profonde» unissant les deux nations.

Pourtant, depuis le 14 juillet dernier et la signature de l’accord sur le nucléaire iranien, les relations américano-saoudiennes ont pris du plomb dans l’aile. Riyad voyant d’un mauvais oeil que son allié soutienne un projet favorable à son pire ennemi.

Rappelant la nécessité de mettre en place l’accord avec l’Iran afin que ce dernier «n’obtienne pas l’arme nucléaire», le locataire de la Maison Blanche a assuré à son interlocuteur «sa détermination à lutter contre les activités déstabilisatrices» de Téhéran dans la région. Des propos qui, en façade, semblent avoir convaincu le roi. Adel al-Jubeir, chef de la diplomatie saoudienne, a déclaré que Salman avait été rassuré par cette entrevue et pensait désormais que l’accord sera bénéfique à la stabilité de la région et à sa sécurité.

La Syrie encore et toujours

Si l’Iran a occupé une bonne partie de la rencontre, «les inquiétudes partagées» concernant la Syrie ont fait l’objet de discussions. Barack Obama a une nouvelle fois rappelé la nécessité d’aboutir à une transition politique dans le pays. De son côté, Riyad, par l’intermédiaire d’Adel al-Jubeir, a insisté sur les consultations «intenses» de ces dernières semaines entre les Etats-Unis, l’Arabie saoudite et l’opposition syrienne «modérée» afin de trouver une solution politique «qui comprenne le départ de Bachar el-Assad».

Pour rappel, Moscou est opposée à toute destitution du président syrien. Vladimir Poutine, lors d’une récente visite à Vladivostok, a ouvert la porte à un partage du pouvoir. Le président russe a déclaré que Bachar el-Assad était prêt à organiser des élections anticipées et à dialoguer avec l’opposition dite «modérée».

Le Yémen sur la table

Riyad est à la tête d’une coalition de pays arabes luttant contre les rebelles chiites houthistes au Yémen depuis le mois de mars. Si Washington soutient l’initiative, la Maison Blanche met en garde les belligérants face à la situation humanitaire. «Nous partageons des inquiétudes (...) et la nécessité de mettre en place un gouvernement qui fonctionne, qui accorde une place à tous et qui puisse répondre à la situation humanitaire», a souligné Barack Obama.

Ce conflit, qui s’enlise, est responsable de la mort de centaines de civils et de militaires. Vendredi, les Emirats arabes unis et Bahreïn, membres de la coallition emmenée par l’Arabie saoudite, ont perdu respectivement 45 et cinq soldats. 

Quelques dizaines de manifestants étaient par ailleurs réunis devant la Maison Blanche pour dénoncer l’intervention militaire saoudienne au Yémen. «L'Arabie saoudite tue des femmes et des enfants», «Halte à la guerre de l'Arabie saoudite contre le Yémen», pouvait-on lire sur des pancartes.

Daesh et livraison d’armes

Alors que beaucoup d’observateurs accusent l’Arabie saoudite de soutenir le terrorisme, le président Obama a tenu à rappeler la collaboration «extrêmement étroite» entre les deux nations dans la lutte contre le terrorisme et en particulier contre l’Etat islamique.

Comme annoncé lors d'un sommet avec les monarchies du Golfe à Camp David en mai, Washington et Riyad ont discuté d’une «accélération» de la livraison d’équipements militaires au royaume saoudien sans préciser lesquels.