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«Zéro sucre, zéro préjugé»: accusée d'activisme LGBT, une campagne de Coca-Cola passe mal en Hongrie

En amont du festival Love Revolution à Budapest, Coca-Cola a lancé une campagne publicitaire mettant notamment en avant des images de couples homosexuels. Une démarche qui a irrité une partie de l'opinion publique hongroise.

Après s'être emparée du père Noël durant le XXe siècle, la firme Coca-Cola a souvent cherché à capter les évolutions sociétales pour promouvoir sa boisson gazeuse. Il arrive que les campagnes publicitaires de la marque de soda se heurtent aux particularismes culturels des pays qu'elles visent.

Ainsi, comme le rapporte l'agence de presse Reuters le 5 août, l'entreprise américaine a visiblement irrité une partie de l'opinion publique hongroise avec une opération de communication pro-LGBT lancée en amont du festival Love Revolution, qui a lieu du 7 au 13 août à Budapest.

La campagne se compose de panneaux publicitaires, mettant notamment en scène des couples homosexuels. «Zéro sucre, zéro préjugé», peut-on par exemple lire sur les affiches visibles dans la capitale hongroise.

La campagne de publicité a entre autres indigné au sein du parti conservateur au pouvoir, le Fidesz. Istvan Boldog, vice-président de la formation politique de Viktor Orban, a appelé le 5 août au boycott des produits Coca-Cola, dénonçant «une campagne provocatrice». «Jusqu'à ce qu'ils enlèvent leurs affiches [...] je ne consommerai pas leurs produits ! Je demande à tout le monde [d'en faire de même] !», a-t-il déclaré dans une publication sur Facebook.

Le parti Fidesz n'a pas toutefois pas endossé l'appel au boycott de son vice-président, affirmant que les Hongrois étaient libres de choisir de boire ou non du Coca-Cola.

L'antipathie pour la campagne de la marque originaire d'Atlanta (Géorgie) a néanmoins été partagée par plusieurs relais de la droite conservatrice. Comme le rapporte Reuters, le site conservateur-chrétien Pesti Sracok a fustigé la campagne publicitaire, estimant que «le lobby homosexuel assiège[ait] Budapest, ne laissant aucun espace pour l'éviter». 

La même agence rapporte les propos de Tamas Dombos, du groupe de défense de revendications LGBT Hatter : «Le gouvernement [hongrois] tout entier se fonde sur le conflit, ils ont besoin d'ennemis. Après l'UE, les migrants, les ONG et même les sans-abris, à présent il pourrait s'agir des personnes LGBTQ», estime-t-il.

De son côté, le Premier ministre hongrois et chef du Fidesz Victor Orban s'exprime rarement sur cette thématique. Il avait néanmoins déclaré en 2016 que les homosexuels «p[ouvaient] faire ce qu'ils veulent mais ne p[ouvaient] pas voir leurs mariages reconnus par l'Etat».

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