Selon le New Yorker, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif aurait été invité à la mi-juillet à la Maison Blanche afin de rencontrer le président Donald Trump, en pleine escalade des tensions entre les deux puissances.
S'appuyant sur des sources anonymes américaines, iraniennes et un diplomate, le magazine américain rapporte, dans un article publié 1er août, que le sénateur républicain Rand Paul a joué le rôle d'intermédiaire auprès du chef de la diplomatie iranienne, avec l'assentiment de Donald Trump.
Rand Paul aurait ainsi rencontré, selon le journal, le chef de la diplomatie iranienne mi-juillet à New York, en marge d'une visite de Mohammad Javad Zarif à l'ONU. Pendant leur entretien, le sénateur lui aurait proposé de venir présenter ses idées pour mettre fin à l'impasse sur le nucléaire à Donald Trump en personne. Selon le New Yorker, cet élu de la commission des Affaires étrangères du Sénat avait l'autorisation du président de proposer un rendez-vous à Mohammad Javad Zarif dans le Bureau ovale.
Une rencontre sans intérêt pour Mohammad Javad Zarif
Selon le New Yorker, Mohammad Javad Zarif a répondu qu'accepter ou non une telle invitation était du ressort des dirigeants iraniens. Il a fait part de ses craintes face à un entretien qui ne serait guère plus qu'une séance photo sans substance. Et les leaders iraniens n'ont finalement pas accepté une telle entrevue à ce moment-là.
Depuis le retrait américain en mai 2018 de l'accord sur le nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, censé empêcher la République islamique de se doter de l'arme nucléaire, les relations entre Téhéran et Washington sont tendues.
Depuis mai, des sabotages et attaques de navires dans le Golfe, imputés par les Etats-Unis à Téhéran, qui dément, ainsi que la destruction d'un drone américain par l'Iran ont encore fait monter la pression. Le 18 juillet, Washington avait assuré avoir détruit un drone iranien, ce que Téhéran avait nié.
En sanctionnant le 1er août dernier Mohammad Javad Zarif, Washington intensifiait encore un peu plus sa campagne de «pression maximale» sur le pouvoir iranien. Une décision vue d'un mauvais œil par le sénateur Rand Paul, opposé à l'interventionnisme américain à l'étranger, qui s'est fendu d'un tweet laconique en signe de désapprobation : «Le fait de sanctionner des diplomates affaiblit la diplomatie.»