«J'en ai un peu assez qu'on attende des hommes politiques qu'ils réagissent de manière émotionnelle. Notre travail consiste à prendre des décisions rationnelles, cohérentes et de maîtriser nos émotions» a tancé Federica Mogherini, alors qu'elle était interrogée par un journaliste sur son sentiment à la vue de cette image du petit Syrien retrouvé noyé avec sa famille sur une plage turque.
Et si la Haute représentante de l'Union pour les Affaires étrangères et la Sécurité est aussi glaciale dans sa réponse, c'est sans doute que la diffusion de cette terrible photographie à la Une de la quasi-totalité de la presse mondiale, finit par confiner à l'écoeurement.
Par ailleurs, la décision surprise du Président français et de la chancelière allemande de soumettre aux autres membres l'Union, le 14 septembre prochain, une proposition visant à rendre obligatoire l'instauration de quotas d'accueil de réfugiés au sein de l'Europe a de quoi agacer Federica Mogherini.
En effet, cette dernière, épaulée par le président de la Commission Jean-Claude Juncker, avait échoué à imposer la même mesure aux «28» il y a de cela quelques semaines à peine. Faute d'un consensus sur la question, les Européens avaient alors choisi de se laisser du temps...pour être finalement rattrapés par le tsunami émotionnel que représente la photo de ce petit corps sur le rivage turc.