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Londres, une pièce de théâtre sur la radicalisation religieuse annulée pour cause de...radicalisme

Le National Youth Theatre a suspendu la représentaion de «Homegrown», une pièce décrivant les motivations des jeunes en partance pour le Djihad. Motif: un prétendu agenda extrémiste des auteurs de la pièce.

Une décision incompréhensible pour les metteurs en scène, d'autant qu'elle a été prise deux semaines avant la première.

Sur la papier, le projet était beau: Raconter à travers le parcours de trois adolescentes vers le djihad, le processus de radicalisation des jeunes générations élevées en Occident. Stigmatisés, mal à l'aise entre deux cultures, ces jeunes trouvent parfois un refuge dans des idéologies extrêmes.

Inspirée d'une histoire vraie, Homegrown a été d'abord un processus de travail long avec 112 étudiants, tous issus des minorités britanniques. Egalement tous acteurs dans la pièce, ils y témoignent de leur vie.

Seulement, au dernier moment, Paul Roseby, directeur artistique du National Youth Theater (NYT) indique par simple mail à l'équipe de la pièce son annulation pure et simple.

Stupeur et colère des auteurs qui crient auusitôt à la censure et demandent des explications. Celles-ci seront plutôt malhabiles, parlant vaguement de qualité artistique trop faible. Il faudra la révélation d'un courriel interne du directeur du NYT pour que la lumière soit faite: le directeur soupçonnait les auteurs de l apièce d'un «agenda extrémiste». Le directeur craignait également qu'un telle pièce ne vienne «ternir la réputation» du théâtre. 

La décision du NYT a provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux. Le hashtag #JeSuisHomegrown a été créé pour dénoncer la «censure» du théâtre. 

Dés le début de sa création, «Homegrown» a fait en effet l’objet de controverse.  Le spectacle aurait dû aussi se dérouler dans une école du quartier de Bethnal Green, non loin l'établissement où les jeunes djihadistes présumées avaient effectué leur scolarité. Mais la direction de l'école avait vite retiré son autorisation. Le spectacle avait même suscité l’attention des forces de l’ordre. Selon ses deux auteurs, la police aurait demandé à lire le texte de la pièce et même envisagé un dispositif policier lors des représentations. 

Sur le site du NYT, même annulée, la pièce est toujours visible sur la page d'accueil