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Comment rejoindre Daesh sans se faire pincer ? Dire qu’on veut adopter un enfant en Syrie

Omar Hussein est devenu un combattant de l’EI après avoir fui la Grande-Bretagne en 2013. Sur son blog, il donne des conseils pour échapper aux contrôles à ceux qui voudraient rejoindre Daesh. L’un deux : dire qu’on veut adopter un enfant en Syrie.

Omar Hussein a 27 ans et se base sur sa propre expérience. Pendant quatre ans, il a été surveillé par les autorités en Grande-Bretagne, parce qu’il était connu comme extrémiste. Cela ne l’a pourtant pas empêché de prendre l’avion pour la Turquie, bien qu’il ait été interrogé pendant trois heures avant de partir à l’aéroport de Gatwick à Londres. Omar Hussein a dit aux inspecteurs qu’il allait distribuer de l’aide aux enfants syriens et c’est ainsi qu’il a été autorisé à continuer son voyage. 

Ce combattant de Daesh surnommé le «Djihadiste du supermarché», car il a effectivement travaillé dans le magasin Morrisons dans la ville de High Wycombe, raconte son histoire dans son blog : «Quand j’étais dans l’aéroport au Royaume-Uni en partance pour la Turquie, j’ai été arrêté et interrogé pendant trois heures. J’ai été sous surveillance des autorités pendant trois ou quatre ans, c’est pourquoi cela ne m’a pas étonné, je m’y attendais», révèle le djihadiste. C’est aussi pourquoi il conseille aux potentiels combattants de l’Etat islamique de rester tranquilles et de ne pas mentir aux autorités. Il écrit : «Soyez honnêtes au début pour gagner leur confiance, pour qu’ils puissent ensuite croire vos mensonges».

Omar Hussein leur conseille également d’être polis et d’«agir comme un mec sympa». Lui, par exemple, il est parti en décembre 2013, après Noël, et il a demandé à un policier comment ce dernier avait passé les fêtes de fin d’années, combien de jours de congé il avait eu, s’il avait des enfants, etc.

Un autre conseil du djihadiste est de dire qu’on cherche à faire le bien en Syrie et en Irak. «J’ai recherché comment adopter des enfants, fouillé des sites en arabe sur l’adoption», a encore écrit Omar Hussein. «Je savais que l’historique des sites internet sur lesquels j’étais allé avait été surveillé, ainsi que mes mouvements, alors cela m’a indirectement permis de montrer aux autorités que j’y allais à des fins de bienfaisance», décrypte encore le djihadiste. 

Omar Hussein avait déjà essayé de partir pour le Pakistan en 2010, mais il avait été arrêté par la police qui le soupçonnait alors de vouloir ses rendre en Afghanistan.