Ce 25 juillet, le réseau social Twitter a vu la réémergence subite d'une théorie dite conspirationniste veille de plus de 30 ans, causant bien des tourments aux électeurs démocrates. Après que le milliardaire Jeffrey Epstein – inculpé pour «exploitation sexuelle de mineures» et qui serait proche de Bill Clinton – a été retrouvé blessé et presque inconscient dans sa cellule à New York dans des circonstances encore troubles, le hashtag «Clinton body count» (le compteur des cadavres des Clinton) s'est en effet propulsé en top des tendances.
Cette théorie, reprise avec insistance dans certains milieux conservateurs américains, s'interroge sur la fréquence des décès suspects dans l'entourage des Clinton depuis de nombreuses années, du suicide de Vince Foster en 1993 à l'assassinat du membre du Comité national démocrate Seth Rich en 2016. Pour ajouter au mystère, un des premiers à l'avoir formalisée, l'écrivain Danny Casolaro, s'est suicidé en 1991 alors qu'il travaillait sur l'affaire.
Les internautes ont immédiatement fait le lien entre les mésaventures de Jeffrey Epstein en prison et, à l'heure des réseaux sociaux, l'idée qu'elles puissent avoir un lien avec la théorie est immédiatement devenue virale. Un succès que le camp démocrate et ses supporters a cherché à contrer par tous les moyens, quitte à accuser, une fois de plus, la Russie. «ClintonBodyCount et MuellerHearingDisaster [le désastre de l'audition Mueller] sont dans les tendances. Les robots russes sont en plein travail», a ainsi analysé l'écrivain David Leavitt dans un message très partagé, faisant également référence à l'audition de l'ex-procureur spécial Robert Mueller.
Un sentiment qui a trouvé un fort écho dans la caisse résonance du camp démocrate. «Les fermes à troll sont déjà au travail et il est à peine 4 heures du matin. Répare ta putain d'app de merde [Jack Dorsey]», a par exemple écrit un autre.
«ClintonBodyCount et MuellerHearingDisaster sont les preuves que les RUSSES attaquent toujours les Etats-Unis. Cela fait partie des attaques de désinformation contre notre démocratie», s'est ému un dernier, résumant le sentiment général qui domine à gauche de l'échiquier politique américain, et d'implorer : «Votez démocrate pour sauvez les Etats-Unis.»
L'avenir dira si combattre une théorie conspirationniste par une autre théorie complotiste était la meilleure stratégie pour convaincre les électeurs indécis.