Le Conseil exécutif des Juifs australiens a qualifié la comparaison d’«imprudente et regrettable».
Le débat a eu lieu lorsque la station de radio 2GB a interviewé Tony Abbott. Le Premier ministre a déclaré que Canberra déciderait si l’Australie prendrait part aux frappes aériennes contre l’Etat islamique en Syrie la semaine prochaine au moment du retour dans le pays de son ministre de la Défense, Kevin Andrews. Il a réfuté les allégations selon lesquelles son gouvernement essayait tout simplement d’effrayer la population concernant l’Etat islamique.
«C’est absurde, allumez vos télévisions, regardez ce qui se passe. La dernière atrocité était que quatre jeunes gens ont été suspendus et brûlés vifs», a déclaré Tony Abbott.
«Les nazis ont fait un terrible mal, mais ils avaient un sentiment de honte suffisant pour essayer de le cacher. Ces gens [Daesh] se targuent de leur mal, c’est extraordinaire. Ils se comportent à la manière de barbares médiévaux, ils le diffusent dans le monde avec une effronterie qu’il est difficile d’évaluer», a ajouté le Premier ministre australien.
Le président du Conseil exécutif des Juifs australien Robert Goot s’est lancé dans une diatribe contre le Premier ministre en disant qu’il y avait «une différence fondamentale entre des actes organisés de terrorisme et un génocide systématiquement mis en œuvre comme politique principale d’un Etat».
«Des actes de terrorisme sont nécessairement perpétrés en pleine lumière publique à des fins de propagande. Par contre, ceux qui sont responsables d’ordonner et de mettre en œuvre un génocide systématique parrainé par l’Etat sont des hauts-fonctionnaires d’un Etat qui agissent en secret, non pas à cause d’un sentiment de honte, mais pour éviter d’être arrêtés pour leurs actions», a confié Robert Goot au journal Sydney Morning Herald.
«Les crimes de l’Etat islamique sont vraiment horribles, mais ne peuvent pas être comparés à la rafle de millions de personnes et leur envoi dans des camps de la mort construits pour des meurtres de masse», a-t-il confié au journal.
Tony Abbott a rejeté ces critiques du groupe pour le droit des juifs : «Je maintiens ce que j'ai dit et pas l’interprétation que d’autres gens veulent en faire». Selon lui, il n’essayait pas de procéder à une «hiérarchie du mal».
«Mais j’affirme que contrairement aux grands criminels précédents, que l’on parle de Staline, d’Hitler ou d’autres qui ont essayé de cacher leurs exactions, ce culte de la mort misérable s’en vante», a ajouté le Premier ministre australien, qui utilise le mot «culte de la mort» pour décrire Daesh.