Les Gardiens de la Révolution islamique iranienne ont annoncé, ce 18 juillet, avoir pris possession d’un «tanker étranger» qu’ils soupçonnent de «contrebande» de carburant dans le Golfe. Le bâtiment a été arraisonné le 14 juillet «au sud de l’île de Lark», dans le détroit d’Ormuz, selon Sepah News, le site officiel des Pasdaran. Pour le moment, ni le nom du bateau ni son pavillon n’ont été rendus publics.
Press TV, un média public iranien, a diffusé le 18 juillet des images présentées comme celles de l'arraisonnement du bâtiment dans le Golfe.
Un mystérieux tanker
Toujours d’après Sepah News, le navire «d’une capacité de deux millions de barils» comptait «12 membres d’équipage à son bord». Les Pasdaran reprochent au tanker d’avoir «mis le cap pour livrer du carburant de contrebande [chargé à partir] de bateaux iraniens» avant qu’il ne soit «intercepté par la force navale des Gardiens de la Révolution». Sepah News a également précisé que le dossier avait été transmis à la justice iranienne, qui était en train d’examiner l’affaire.
Le 16 juillet, le ministère des Affaires étrangères de la République islamique avait annoncé que l’Iran avait porté assistance à «un pétrolier étranger qui [avait] rencontré un problème technique» en mer, d’après des propos rapportés par l’AFP. Plus tôt dans la journée, TankerTrackers, une organisation spécialisée dans le suivi des cargaisons pétrolières, avait noté qu’un pétrolier battant pavillon panaméen, le Riah, était entré dans l’espace maritime iranien. Il avait pour mission de ravitailler d’autres navires dans le détroit d’Ormuz.
Or, TankerTrackers remarque que c’est à ce moment précis que le signal du système automatique d’identification du tanker s’est arrêté. La dernière position connue du navire se situe dans le détroit d’Ormuz, au large de l’île de Qeshm, à moins de six milles nautiques à l’ouest de l’île de Lark.
Les Gardiens de la Révolution n'ont pas précisé si le bateau saisi était le même que celui auquel les autorités iraniennes ont affirmé avoir porté assistance.
La zone stratégique du détroit d’Ormuz, par lequel transit une partie importante du brut mondial, est le théâtre depuis plusieurs semaines d'une recrudescence des tensions entre d’une part les Etats-Unis et leurs alliés comme l’Arabie saoudite et de l’autre l’Iran. Le 13 juin dernier, deux pétroliers avaient été attaqués en mer d’Oman, alors que le Premier ministre japonais était en visite en Iran. A la suite de l'incident, les deux camps s’étaient mutuellement accusés. De plus, cette nouvelle intervient deux semaines après qu’un tanker iranien, qui croisait au large de Gibraltar, a été arraisonné par la police et les douanes du territoire britannique, accompagnées par un détachement de la marine.
Alexis Le Meur
Lire aussi : La police de Gibraltar arrête le capitaine et l’officier en chef d'un pétrolier iranien