Lors d'un point presse le 11 juillet à Brasilia, le chef d'Etat brésilien, Jair Bolsonaro, a annoncé envisager de nommer son fils Eduardo ambassadeur aux Etats-Unis. Eduardo «est un ami des enfants de Donald Trump, il parle anglais, espagnol, et a une très grande expérience dans le monde. A mon avis, il pourrait parfaitement faire ce travail à Washington», a déclaré le président brésilien.
Une annonce qui ressemble à une prise de température. En effet, comme si père et fils n'avaient pas abordé le sujet en privé, Jair Bolsonaro a assuré que la décision revenait à son fils car pour prendre ses fonctions à Washington il devrait abandonner son mandat de membre du Congrès.
Je parle anglais, je parle espagnol, j'ai été élu avec un nombre de suffrages record, je suis président de la commission des relations étrangères à la Chambre des députés
Eduardo Bolsonaro a renvoyé la politesse à son père, disant n'avoir pas reçu pour l'heure de proposition officielle. Mais, a-t-il affirmé, «si le président me confie cette mission, je serais prêt à démissionner de mon mandat» de député.
Anticipant les réactions que pourraient susciter une telle nomination, le principal intéressé a poursuivi : «J'imagine comme ce sera perçu de l'autre côté : je pense au peuple américain voyant le président d'un pays qui envoie son fils y travailler...» Il a toutefois tenu à rassurer quant à sa légitimité à ce poste : «Je parle anglais, je parle espagnol, j'ai été élu avec un nombre de suffrages record, je suis président de la commission des relations étrangères à la Chambre des députés. Je pense que mes titres et mes compétences me donnent une certaine qualification.» Il a également ajouté avoir «déjà cuisiné des hamburgers» aux Etats-Unis.
La nouvelle tombe en outre à un moment opportun. La loi brésilienne fixe en effet un âge minimal pour devenir ambassadeur : 35 ans. C’est justement l’âge d’Eduardo depuis le... 10 juillet. Avant de devenir effective, la nomination du fils du président brésilien sera cependant soumise à l'approbation du Sénat. Eduardo Bolsonaro avait accompagné son père lors de sa visite officielle aux Etats-Unis en mars. À cette occasion, il était le seul représentant brésilien admis à la rencontre privée avec Donald Trump dans le Bureau ovale de la Maison-Blanche. Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Ernesto Araújo, n’avait pas eu cet honneur.
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