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«Comportement indigne» : Moscou dénonce les insultes contre Poutine à la télévision géorgienne

Réagissant aux insultes proférées par un animateur de télévision géorgien à l'encontre de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov a dénoncé un «comportement indigne des Géorgiens». L'épisode intervient dans un contexte tendu entre Tbilissi et Moscou.

Ce 8 juillet, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi à une diatribe prononcée la veille contre le président russe Vladimir Poutine. Dmitri Peskov a ainsi qualifié d'«inacceptables» les propos tenus par Gueorgui Gabounia, présentateur de l'émission Post Scriptum, diffusée le 7 juillet sur la chaîne de télévision géorgienne Roustavi 2. S'exprimant en russe, l'animateur TV n'a en effet pas hésité à multiplier les jurons à l'encontre du président russe et de ses défunts parents, expliquant entre autres vouloir «casser la tombe de [Vladimir Poutine]».

Une grande honte pour les Géorgiens

«Qu'il soit le fait d'un homme voulant nuire aux relations russo-géorgiennes ou qu'il résulte d'une folie absolue, ce genre de comportement est indigne des Géorgiens», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, avant d'insister : «C'est une grande honte pour les Géorgiens.» Il a en outre regretté la récente recrudescence de la russophobie en Géorgie, estimant que les autorités de Tbilissi ne s'impliquaient pas assez pour «freiner les jeunes extrémistes» à l'origine d'un tel phénomène.

Le discours injurieux de Gueorgui Gabounia n'a par ailleurs pas tardé à provoquer l'indignation des téléspectateurs géorgiens, plusieurs centaines d'entre eux ayant décidé d'exprimer leur mécontentement devant les locaux de la chaîne. «La Géorgie sans Roustavi 2», ont notamment scandé les manifestants, demandant à la direction de la chaîne et à Gueorgui Gabounia de présenter leurs excuses et réclamant la démission de ce dernier. Selon l'agence de presse russe RIA, l'homme a été suspendu par son employeur pour une période de deux mois.

Contexte tendu entre la Russie et la Géorgie

Cette déclaration du Kremlin s'inscrit dans un contexte tendu entre Tbilissi et Moscou depuis l'intervention d'un député russe devant le Parlement géorgien le 20 juin dernier. Sa prise de parole, en russe, depuis le siège du président de l'Assemblée, avait provoqué un tollé immédiat dans le pays, débouchant sur plusieurs jours de manifestations.

Commentant cette dégradation des relations russo-géorgiennes, Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, avait dénoncé le 24 juin «les conséquences de l'ingénierie géopolitique occidentale» : «Les tuteurs occidentaux sont prêts à fermer les yeux sur les exactions des ultranationalistes, sur la russophobie, pourvu que tous les liens du peuple géorgien avec notre pays soient rompus, et que notre histoire commune soit réécrite», avait alors analysé Sergueï Lavrov.

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