C'est le journal arabophone Al Joumhouria qui évoque ce scénario conçu selon lui par Riyad et Moscou. Outre l'Algérie, trois autres pays seraient envisagés pour accueillir le président syrien : Oman, l'Iran et la Russie. Toujours selon Essaad Bechara, le journaliste qui signe le papier et qui semble très au fait de ce qu'il avance, les Etats-Unis auraient même donné leur accord de principe à cette ébauche de plan.
Concrètement, cette hypothèse entérinerait l'idée que les Etats-Unis, l'Arabie Saoudite et la Russie auraient écarté toute possibilité de trouver une solution politique avec Bachar el-Assad à la tête du pays.
Selon Al Joumhouria, le processus débuterait par un congrès pour unifier toutes les oppositions. Des listes de noms de personnalités syriennes jugées indispensables auraient même été établies. Une réunion, sorte de Genève III, serait organisée entre l’opposition et une partie du régime. La période de transition débuterait alors.
Des spéculations sans fin autour de l'avenir de Bachar el-Assad
Pourtant, Ce n'est pas la première fois que le sort du président syrien donne lieu à des hypothèses relayées par la presse internationale.
Ainsi le New York Times, en février dernier, publiait un long développement selon lequel «Ryad a tenté de faire pression sur Moscou afin que cesse son soutien au président Bachar el-Assad». En contrepartie, l'Arabie saoudite offrait d'utiliser sa position dominante sur le marché mondial du pétrole pour que cesse la chute du prix du baril, qui pèse lourdement l'économie russe.
Le quotidien américain avançait également que «l'Arabie saoudite et la Russie ont eu de nombreuses discussions au cours des derniers mois sur ce sujet [...]» ajoutant que les autorités saoudiennes étaient persuadées d'avoir une certaine influence sur Vladimir Poutine.
Les avancées diplomatiques les plus récentes contredisent aussi l'hypothèse du journal libanais. Début août, la Russie lançait en effet l'initiative d'une coalition incluant le président syrien pour lutter contre l'Etat islamique. Dans ce scénario, une large coalition de forces terrestres pourrait combattre Daesh. Cette coalition, disposant d'un mandat de l'ONU, comprendrait les armées syrienne et irakienne et des forces kurdes.
Du côté syrien, Bachar el-Assad a réaffrimé fin août sur la chaîne libanaise Al Manar «la politique russe est constante. […] La Russie n'a jamais dit qu'elle soutenait le président untel pour qu'elle décide ensuite de l'abandonner».
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