«Il y aura un prix très élevé à payer à toute attitude hostile ou attaque. Nous riposterons de la façon la plus efficace et forte», a déclaré ce 30 juin le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, cité par l'AFP, et faisant référence à une récente déclaration du maréchal Haftar.
Deux jours plus tôt, celui-ci ordonnait à ses forces de prendre pour cible les navires turcs dans les eaux libyennes et de s'attaquer aux sites stratégiques, aux compagnies et aux projets appartenant à la Turquie dans le pays.
Après avoir essuyé un revers le 27 juin dans sa campagne pour la prise de Tripoli, l'homme fort de l'Est libyen avait dénoncé l'intervention «directe» de la Turquie dans la bataille. La livraison d'armes par Ankara au gouvernement d'union nationale (GNA) libyen de Fayez al-Sarraj, rival du maréchal Haftar, a en effet été confirmée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a récemment évoqué «un accord de coopération militaire entre Ankara et Tripoli», comme le rapporte RFI.
Six Turcs arrêtés en Libye, un drone abattu
La tension est palpable entre le maréchal Haftar et la Turquie. Le porte-parole d'Haftar, Ahmad al-Mesmari, a ainsi précisé le 28 juin que «tout ressortissant turc circulant sur le territoire libyen pourrait être arrêté». Une menace mise à exécution le 30 juin : six Turcs ont été arrêtés en Libye par les forces pro-Haftar, selon une information de l'AFP.
Un peu plus tard, les forces de Khalifa Haftar ont affirmé avoir détruit dans une frappe un drone turc à l'aéroport international, provoquant la suspension du trafic aérien.
En proie au chaos politique et sécuritaire depuis l’intervention militaire de l’OTAN en 2011 et la mort de Mouammar Kadhafi, la Libye est encore loin de retrouver le chemin de l’unité et de la stabilité. En plus de la menace terroriste, le pays est le théâtre depuis 2014 d’une confrontation entre deux forces revendiquant le pouvoir, se traduisant désormais par des affrontements armés.
Le pays, de fait, se trouve divisé en deux. A l’ouest s'étend le pouvoir du gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj. Si cette entité politique, basée à Tripoli, est reconnue par la communauté internationale, elle parvient difficilement à imposer son autorité sur ses propres milices.
Face à elle, le maréchal Khalifa Haftar, qui dit tirer sa légitimité du Parlement de Tobrouk, également reconnu par la communauté internationale. L’Armée nationale libyenne (ANL) qu'il dirige a étendu son contrôle sur l’ensemble de la Cyrénaïque (région orientale de la Libye), où se trouvent les plus grandes réserves de pétrole du pays.