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Washington appelle Kiev à punir les émeutiers de lundi, mais Maïdan reste «pacifique» à ses yeux

A la suite des violentes manifestations de lundi à cause de la loi donnant plus d’autonomie aux régions, les Etats-Unis ont appelé Kiev à arrêter les manifestants. Cependant, Maïdan demeure pour Washington la voix du peuple et de la paix.

«Les coupables des manifestations doivent être punis», a insisté le Département d’Etat, en ajoutant que les opposants devaient s’exprimer dans le calme. C’est un peu surprenant, que dans ce cas précis les Etats-Unis décident d’appeler Kiev à maîtriser les manifestations alors que pendant les événements de fin 2013, quand la place de Maïdan était devenue le lieu de manifestations de masse, la position de Washington était tout à fait inverse.

C’est pourquoi la correspondante de RT Gayané Tchitchakyan a posé la question au porte-parole du Département d’Etat américain Mark Toner lors du briefing quotidien, de savoir pourquoi Washington n’a pas fait la même chose lors de Maïdan, ce qui a amené au renversement du gouvernement de Viktor Ianoukovitch, à la crise économique du pays et à la guerre dans l’Est.

Alors pourquoi l’attitude envers les mêmes groupes nationalistes qui se trouvaient sur la place de l’Indépendance et jetaient des cocktails Molotov sur la police doit être différente cette fois-ci ? C’est dans ces termes que la correspondante de RT a interrogé le porte-parole de Washington.

Mark Toner s’est montré visiblement déstabilisé par cette question. Cependant, d’après lui, la situation sur Maïdan était tout à fait différente de celle de lundi. Selon lui, Maïdan était principalement une démonstration pacifique menée par le peuple, avec des centaines de personnes ayant passé plusieurs mois sur la place à l’opposé de la manifestation de lundi, qui elle était violente et a fait au moins trois morts et plus de 130 blessés.

Mais à la question sur les cocktails Molotov jetés sur la police, il a préféré dire qu’il ne pouvait pas commenter chacun des incidents ayant eu lieu à Maïdan, qualifiant de nouveau ces événements de «dignes» et «pacifiques». Il n’a pas souhaité commenter la présence de nombreuses photos des manifestants jetant des projectiles sur la police.

Les protestations «pacifiques», toutefois, ont causé 120 morts pendant les affrontements entre les manifestants et la police. De plus, les gens sur place se sont mis à prendre les bâtiments administratifs et y mettre le feu.

La place elle-même s’est transformée en un champ de bataille. Des centaines d’opposants y ont élu domicile de nombreuses semaines.

Mais, selon les Etats-Unis, qui ont toujours soutenu les manifestants, tout cela n’était qu’une manifestation pacifique exprimant la voix du peuple, bien que la Crimée se soit séparée de l’Ukraine après le référendum et les régions de Donetsk et de Lougansk luttent pour leur statut spécial.