International

Imposante manifestation à Prague contre le Premier ministre, soupçonné de fraude (IMAGES)

Plusieurs centaines de milliers de manifestants, selon les organisateurs, sont sortis dans les rues en République tchèque pour faire part de leur opposition au Premier ministre Andrej Babis. Celui-ci est soupçonné de fraude et de conflit d'intérêt.

Une manifestation a réuni le 23 juin à Prague environ 250 000 personnes, selon les organisateurs, pour appeler à la démission du Premier ministre Andrej Babis, soupçonné de fraude aux subventions européennes.

«Nous ne faisons pas une révolution, mais nous voulons renouer avec le legs et les valeurs de 1989», a déclaré le vice-président de l'ONG «Million de moments pour la démocratie», Benjamin Roll, qui organisait l'événement.

Des protestataires ont en effet notamment envahi l'esplanade de Letna, lieu mémorable des manifestations géantes contre le gouvernement soviétique en 1989 lors desquelles le dramaturge-dissident Vaclav Havel, futur président, s'adressait à une foule enthousiasmée.

«Babis, démission !», «J'ai honte de mon Premier ministre !», «Nous en avons assez !», pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants.

En dépit de la contestation, le mouvement de droite ANO, dirigé par le Premier ministre et soutenu par environ 30% des électeurs, a remporté les élections européennes de la fin mai.

64 ans, fondateur du géant de l'agro-alimentaire Agrofert, Andrej Babis a été mis l'an dernier en examen dans une affaire de détournement présumé de deux millions d'euros de fonds européens.

Selon des projets de rapports d'audit de la Commission européenne, dont des extraits ont été publiés par la presse tchèque, il se trouverait en outre en situation de conflit d'intérêts entre ses activités politiques et ses affaires. Selon ces textes, le Premier ministre continuerait à tirer des bénéfices d'Agrofert, dont il s'était formellement séparé en 2017, par le biais de fonds fiduciaires contrôlés entre autres par son épouse.

Le Premier ministre nie avec véhémence se trouver dans une situation de conflit d'intérêts, qualifiant ces audits d'«attaque» contre son pays et estimant que les documents se basent sur des «erreurs».