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Barcelone, un nouvel eldorado pour les Syriens ?

La maire «indignée» de la capitale catalane, Ada Calau, a annoncé son souhait de créer un vaste réseau de «villes-refuge» en Espagne et en Europe, afin d'accueillir les réfugiés syriens fuyant leur pays. Barcelone prend la tête de cette initiative.

«Europe, Européens : ouvrons nos yeux. Les murs et les barbelés n'arrêteront pas cela», a écrit vendredi Ada Calau sur son compte Facebook et sur Twitter. La maire de Barcelone, issue du mouvement des «indignés» et élue en juin à la tête de la capitale catalane, a ainsi réagi après la découverte (dans des cales de bateaux ou des camions) en moins d'une semaine de près de 200 migrants et réfugiés, morts en tentant de rallier l'Union européenne.

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«Bien qu'il s'agisse d'une compétence des Etats et de l'Europe, depuis Barcelone, nous ferons tout ce que nous pourrons pour participer à un réseau de villes-refuge» a ainsi annoncé l'édile, qui dans la foulée a décidé de prendre la tête de cette initiative. Ada Calau devrait donc présenter officiellement son projet, vendredi 4 septembre, dans la capitale catalane, à plusieurs maires de grandes villes espagnoles, également issus des rangs des «indignés» ou du mouvement Podemos, comme ceux de Madrid, Saragosse, Saint-Jacques-de-Compostelle, Cadix, La Corogne, ou encore Irun.

«Notre ville doit être à la hauteur de la crise des réfugiés syriens, tout comme elle l'a fait avec la Bosnie lors de la guerre des Balkans»,lançait ainsi un élu indépendantiste lors de la dernière réunion du conseil de Barcelone. La ville, épaulée par l'ONG Asil.cat, devrait donc rapidement augmenter ses capacités d'accueil afin de recevoir plus de réfugiés syriens en son sein. Le haut-commissariat pour les réfugiés de l'ONU a également été informé du projet catalan. Une initiative qui agace le parti populaire espagnol, qui qualifie la maire catalane «d'irresponsable» et lui conseille de «s'occuper plutôt des affaires de corruption».

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