Le djihadisme accorde désormais plus d'importance au rôle des jeunes femmes nées autour des années 2000, qui constituent la nouvelle cible de la propagande du groupe Etat islamique (EI), a déclaré ce 14 juin Europol.
L'agence européenne de coopération entre les polices criminelles, basée à La Haye, a dressé lors de la publication d'un rapport un portrait robot des femmes visées par la communication du groupe Etat islamique, à la recherche de recrues après la chute en mars de son dernier bastion.
«Nous parlons en particulier de millénaires», a déclaré Manuel Navarette, directeur du Centre européen de lutte contre le terrorisme (ECTC, selon son acronyme en anglais) d'Europol. «La propagande de l'EI est axée sur les femmes âgées de 16 à 25 ans, un groupe plus vulnérable à ces activités et qui ont accès aux réseaux sociaux. L'Etat islamique s'est adapté à la nouvelle cible», a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.
Très présent sur Internet et plus particulièrement sur les réseaux sociaux, Daesh cible particulièrement les jeunes femmes. Au fil des années, celles-ci ont obtenu au sein du groupe un rôle bien plus «offensif» que «défensif», comme cela était davantage le cas dans les groupes djihadistes avant l'apparition de l'EI.
Daesh a commencé à demander aux femmes de prendre un rôle différent, pas seulement en tant que femme au foyer traditionnelle
Les femmes ont obtenu un rôle bien plus actif, tout en gardant la responsabilité de la tenue du foyer, de la garde des enfants et du bien-être des époux, selon le rapport. Lorsque l'EI a commencé à perdre du terrain, l'organisation «a commencé à demander aux femmes de prendre un rôle différent, d'assister en tant que médecin ou d'une manière différente, pas seulement en tant que femme au foyer traditionnelle», a expliqué Manuel Navarette.
Après la chute en mars du califat de Daesh, le groupe est resté actif dans plusieurs pays du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Asie, et continue d'être présent sur Internet. «L'inquiétude est que cette implication accrue des femmes puisse ouvrir la voie à des changements potentiellement majeurs», souligne le rapport d'Europol, notant une hausse, notamment en France et au Royaume-Uni, des arrestations de femmes «liées à des activités de terrorisme».
La communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement de quelque 4 000 femmes et 8 000 enfants de combattants capturés ou tués en Syrie et en Irak.