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Nouvelles tensions à la gare de Budapest : trafic rétabli, statu quo pour les migrants (VIDEO)

Les autorités hongroises ont briévement suspendu le trafic de la gare internationale de la capitale en raison d’une situation migratoire exceptionnelle, lorsque des centaines de réfugiés ont tenté de monter à bord des trains.

«Aucun train n'arrivera ni ne partira de la gare de Keleti jusqu'à nouvel ordre. Nous demandons à tout le monde de quitter les lieux», a annoncé l’administration, ce mardi matin, en raison de l’afflux exceptionnel de migrants qui tentaient de partir pour l’Autriche, puis l’Allemagne.

Le trafic a toutefois été rapidement rétabli dans cette importante gare internationale, ont fait savoir les médias hongrois, en précisant que les migrants n’étaient toujours pas autorisés à monter à bord des trains.

Des centaines d’entre eux ont néanmoins réussi à partir pour ces destinations avant que la police ne procède à l’évacuation des locaux.

Des migrants majoritairement syriens, afghans et irakiens affluent par milliers à Budapest, étape finale de la «route des Balkans», un itinéraire privilégié par de nombreux réfugiés venant du Proche et Moyen-Orient. Une foie arrivés en Hongrie, le premier pays sur leur trajet faisant partie de l’espace Schengen, les migrants peuvent rejoindre d’autres Etats plus prospères de l’Union européenne.

Lundi, deux trains en provenance de Hongrie ont été arrêtés à la frontière autrichienne, chacun transportant quelque 300-400 migrants. Les policiers hongrois, qui leur refusaient l’accès au quai, en raison de l’absence de visas, les ont finalement laissé passer en fin d’après-midi.

Conformément aux règles européennes, ceux qui ont déjà déposé une demande d’asile en Hongrie doivent y rester pour attendre le traitement de leur dossier, alors que ceux qui ne l’ont pas fait sont autorisés à continuer leur route.

La situation reste très préoccupante depuis plusieurs jours à la gare de Keleti, important point de passage pour les réfugiés. Mercredi 26 août, la municipalité a annoncé la création d’une zone de transit censée les accueillir avant qu’ils ne puissent partir pour l'Allemagne, comme le souhaitent la plupart d’entre eux. Le site est cependant toujours en construction et son ouverture n’est prévue que pour la semaine prochaine. Les réfugiés en sont pour le moment réduits à s’installer autour et à l’intérieur de la gare dans des camps improvisés.

Budapest fustige les accusations de Fabius et affirme au contraire protéger l’Europe

L’ambassadeur de France a été convoqué au ministère des Affaires étrangères hongrois au sujet des commentaires de Laurent Fabius, qui avait qualifié, dimanche, de «scandaleuses» les mesures prises par la Hongrie pour protéger ses frontières.

Les autorités hongroises «refusent toutes les caractéristiques et accusations mal conçues contre la Hongrie, faites dimanche par le ministre des Affaires étrangères français Laurent Fabius», lit-on dans un communiqué diffusé par le service de presse de la diplomatie hongroise.

Lors de sa rencontre avec l’ambassadeur français à Budapest, le secrétaire d'État à la diplomatie économique du ministère des Affaires étrangères, Levente Magyar, a expliqué que les mesures entreprises par la Hongrie ne protégeaient pas seulement ses propres frontières, mais aussi celles de tous les Etats membres de l’UE.

Auparavant, le chef de la diplomatie hongroise Peter Szijjarto avait jugé les critiques de Fabius «choquantes».

Dimanche, Laurent Fabius a qualifié de «scandaleux» le refus de certains pays d’Europe d’accepter les migrants, depuis la tribune du Grand Rendez-vous Europe 1-i-Télé-Le Monde. «On ne respecte pas les valeurs de l’Europe en posant des grillages qu’on ne ferait pas pour des animaux», a-t-il estimé en particulier.

La semaine dernière, la Hongrie a fini d'ériger son mur anti-immigration le long de sa frontière avec la Serbie, par où 140 000 migrants venant d’Afrique du Nord et du Proche-Orient sont déjà entrés dans la pays depuis le début de l’année.

«Alors que d’après la réglementation de l'espace Schengen, les frontières ne peuvent être franchies que dans des lieux officiellement désignés, la Hongrie ne fait que diriger le flux des migrants vers ces points», a en outre expliqué à ce propos Levente Magyar.