Selon les organisateurs, la conférence «Glacier» qui réunira huit pays – la Russie, le Canada, les Etats-Unis, la Norvège, la Finlande, la Suède, l’Islande et le Danemark – se penchera principalement sur le réchauffement climatique que subit la région arctique : pendant les 40 dernières années, la quantité de glace qui couvre l’Arctique a diminué de 65%.
Mais la lutte contre les problèmes environnementaux pourrait ne pas être le sujet principal – la région arctique est connue pour abriter une grande quantité de ressources naturelles et la fonte des glaciers peut y faciliter l’accès.
Cette année, la conférence verra la visite d’un invité éminent – le président américain Barack Obama. C’est la première fois qu’un dirigeant américain assiste à cet événement. Mais il y va dans un contexte critique très virulent : il a permis le forage de pétrole dans l’Arctique.
Il y a deux semaines le président américain a donné la permission finale pour l’exploration du côté de l’Alaska. D’après lui, malgré l’offre excédentaire du pétrole sur les marchés globaux et les prix historiquement bas, le forage est bon pour les affaires. Le dirigeant américain l’a justifié par le fait que l’économie américaine est toujours basée sur le pétrole et le gaz. Et il n’entend pas s’arrêter : «Aussi longtemps que cela sera le cas, nous devons exploiter notre production nationale», a-t-il dit lors de son intervention hebdomadaire à la Maison Blanche.
Une part de gâteau très attractive
Avec une telle quantité de ressources naturelles à découvrir en Arctique, les pays de la région veulent s’assurer d’obtenir le plus grand morceau. Ils font beaucoup de bruit concernant leurs droits pour l’Arctique et ce qu’ils méritent. Mais, en fait, leurs déclarations ne s’harmonisent pas avec la réalité. Par exemple, pour atteindre ces ressources il faut avoir des brise-glaces, mais seule la Russie en possède – 37 – c’est plus que tous les autres pays réunis.
Mais la question n’est pas que l’équipement, c’est aussi l’expérience et les entraînements – la Russie a déjà commencé à extraire du pétrole depuis l’Arctique, ce qui a été mentionné par l’amiral américain en retraite Gary Roughead, et ce qui fait s’inquiéter les Etats-Unis.
«La Russie devient un leader dans la production du pétrole offshore de l’Arctique. L’année dernière elle a extrait 2,2 millions de barils», a-t-il fait savoir.
Le combat pour les ressources naturelles menace à la structure sécuritaire de l’Arctique
Comme les pays intensifient leur présence dans l’Arctique, Rob Huebert du Centre d'études militaires et stratégiques de l'université de Calgary, estime que la structure de sécurité de la région change rapidement.
«On constate en ce moment une hausse des capacités militaires puisque les relations entre l’Occident et la Russie se détériorent. Mais à cause de la géographie, l’Arctique devient immédiatement impliquée», a-t-il expliqué.
D’après lui, ce combat pour les ressources naturelles avec les capacités militaires puissantes qui sont en développement bouleversera la structure de sécurité de la région arctique.