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Interdiction d’utiliser Airbnb : une décision historique de la justice suédoise

Une femme s’est vue interdire par la justice de louer son appartement via Airbnb à Stokholm, en Suède. Un premier précédent dans ce pays, voire dans le monde.

Après avoir fait appel de la décision de la société qui gère l’immeuble, une Suédoise de 27 ans a vu le verdict d’interdiction de louer son appartement via Airbnb confirmé. Le tribunal a justifié sa décision, par le fait qu’«il peut être gênant, pour les autres habitants de l’immeuble, qu’un grand nombre d’inconnus aillent et viennent».

La propriétaire avait recours à Airbnb pour trouver des locataires afin de couvrir son prêt mobilier, mais le tribunal a comparé le fait d’utiliser ce site populaire à une activité hôtelière.

La décision a été prise à la mi-août, mais n’a été connue des médias que ces derniers jours. Elle a déjà suscité un vaste débat en Suède, où une majorité écrasante s’est prononcée en faveur d’une mise à jour des lois afin de permettre aux propriétaires de louer leurs appartements de façon légale.

Cependant, comme l’a expliqué la juriste Bratt Norrevik, cette activité n’est actuellement pas illégale en Suède ; elle est toutefois soumise à une certaine réglementation «Il ne doit pas y avoir plusieurs hôtes et cela [Airbnb] ne peut être considéré comme une source de revenus principale», a-t-elle expliqué, en soulignant qu’il était important que la société de gestion immobilière ne soit pas opposée à la sous-location. En Suède, tous les immeubles d’habitation sont gérés par une société foncière où par la municipalité.

Avec 10 000 utilisateurs à Stokholm, la Suède n’est pas le seul pays à remettre en question le site de sous-location Airbnb. En Allemagne, les propriétaires peuvent expulser les locataires qui louent leurs appartements sans le leur faire savoir. Et à Paris, les hôtels de luxe se sont insurgés contre les utilisateurs d’Airbnb qui proposent des locaux de la même catégorie, mais bénéficient, selon eux, d'un traitement fiscal et réglementaire avantageux.

Cette «uberisation» de l’économie ne concerne pourtant pas seulement l’industrie hôtelière : à part évidemment les taxis, ce sont les restaurants qui commencent à se voir concurrencés par les sites de «réservations de repas chez l'habitant».