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EN DIRECT : au lendemain des émeutes à Kiev, au moins trois soldats morts et plus de 130 blessés

Au moins 3 morts et plus de 130 blessés suite aux affrontements entre forces de l’ordre ukrainiennes et nationalistes s’opposant à la loi prévoyant plus d’autonomie pour les républiques autoproclamées dans l’Est de l’Ukraine déchiré par la guerre.

Mardi 1 septembre

Les données de l’enquête sur les événements près du parlement ukrainien le 31 août permettent de les qualifier d’ acte terroriste, a annoncé le service de presse du président ukrainien Petro Porochenko.

La sortie du «Parti radical» de la coalition n’influencera pas sa mission, a annoncé le vice-responsable du «Bloc Petro Porochenko». Selon lui, la coalition est toujours en mesure de travailler et adopter les réformes.

«Le Parti radical» ukrainien qui avait déclaré sa sortie de la coalition au pouvoir, exige de soumettre au référendum la question du statut sur le Donbass, a annoncé le dirigeant du parti Oleg Liachko.

Le bilan humain consécutif aux émeutes près du parlement s’est alourdi, et s’élève désormais à trois victimes, a annoncé le service de presse de la Garde nationale de l’Ukraine. «Le soldat a été blessé par une grenade à fragmentation. Le jeune homme se trouvait dans le coma dans un état extrêmement grave, et ses lourdes blessures se sont avérées fatales», a indiqué le service de presse de la Garde nationale.

A la veille de la réunion du parlement ukrainien, les mesures de sécurité à Kiev ont été renforcées, a annoncé le service de presse du ministère ukrainien de l’Intérieur. Les autorités ont fait venir des renforts depuis d’autres régions de l’Ukraine : 1 250 policiers et 950 soldats de la Garde nationale. La réunion du parlement doit débuter à 14h00 (heure locale).

Mogherini : l’adoption des modifications dans la Constitution de l’Ukraine doit se faire en douceur

La chef de la diplomatie européenne a salué le scrutin du parlement ukrainien sur les modifications de la Constitution de l’Ukraine concernant la décentralisation, mais a exprimé son inquiétude à la vue des événements qui se sont déroulés près du parlement.

«Ce processus ne doit pas être menacé par la violence ; ces événements suscitent une grande inquiétude. Nous exprimons nos condoléances à la famille du soldat décédé et notre soutien aux blessés consécutifs à l’explosion d’une grenade pendant les manifestations», a déclaré Federica Mogherini, en ajoutant que l’UE estime que ces modifications seront adoptées en lecture finale avant la fin de l’année.

Le ministère ukrainien de l’Intérieur interrogera le dirigeant du parti «Svoboda» Oleg Tiagnibok dans le cadre de l’enquête sur les affrontements près du parlement ukrainien. Selon les autorités ukrainiennes, Tiagnibok était un des instigateurs de ces émeutes qui ont fait deux morts et plus de 130 blessés. Ce dernier, à son tour, a qualifié les affrontements de lundi de «provocation» de la part du gouvernement ukrainien.

Le ministre ukrainien de l’Intérieur, Arsen Avakov, a annoncé que deux soldats de la Garde nationale étaient morts à la suite des manifestations violentes de lundi qui ont fait, en outre, plus de 130 blessés, dont la plupart sont des membres des forces de l’ordre.

Lundi 31 août

La Russie s’est dite inquiète par l’explosion de la violence entre la police et les manifestants dans la capitale ukrainienne lundi, mais considère l’incident à Kiev comme «ses affaires internes», selon le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. «Bien sûr, nous condamnons de telles explosions de violence et les qualifions d’inacceptables. En tout cas, ce qui se passe en Ukraine est du ressort de leurs affaires internes», a-t-il déclaré aux journalistes.

L’Union européenne est préoccupée par l’aggravation de la situation à Kiev et a appelé toutes les parties «au calme» et «au dialogue», a souligné le service de presse de la Commission européenne en commentant les affrontements près du parlement ukrainien. De plus, le chef de la diplomatie européenne Fédérica Mogherini a émis le souhait que la violence à Kiev ne sape pas «la mise en œuvre des accords de Minsk».

Le président ukrainien Petro Porochenko a confirmé lors de la conférence de presse que le projet de modification de la Constitution du pays n’envisage pas de donner un statut particulier pour les régions de Donetsk et de Lougansk.

«Le projet de modification de la Constitution ne prévoit pas de statut spécial pour le Donbass. Je pense que c’est juste un cliché, devenu un instrument électoral pour certaines forces politiques, un outil de promotion nuisible contre les modifications de la Constitution, contre le président», a dit Porochenko lors de son discours au peuple ukrainien dans l’après-midi.

Le nom du journaliste français qui a été blessé lors des affrontements entre nationalistes et forces de l’ordre a été révélé : il s’agit d’Antoine Delaunay, photographe-pigiste indépendant. Il travaillait jusque-là dans le Donbass et était venu prendre des photos de la manifestation, mais au bout de 10 minutes il a reçu une pierre au visage.

Le premier-ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a estimé que les manifestants sont venus ne pas pour protéger la Constitution, mais pour la détruire et détruire l’Ukraine. «Ils sont pires que les bandits russes et les terroristes de l’Est du pays. Ces derniers ne font que faire semblant de lutter pour l’Ukraine», a-t-il déclaré.

Le site du ministère ukrainien de la Santé a rapporté que 21 personnes ont reçu des blessures par balle lors des émeutes à Kiev.

L’OSCE exprime son inquiétude suite à la blessure des journalistes durant les émeutes près du parlement ukrainien et appelle à ouvrir immédiatement une enquête sur cet incident, a déclaré le représentant autorisé de l’organisation sur les questions de la liberté des médias Dunja Mijatovic.

Le parquet de Kiev a ouvert une enquête à la suite des affrontements pour quatre motifs : assassinat, violences, émeutes massives et trouble à l’ordre public, annonce RIA Novosti. Plus tôt, le député du parlement Anton Guerachtchenko a déclaré que le ministère ukrainien de l’Intérieur a ouvert une enquête pénale, qualifiant l’explosion près de la Rada d’«acte terroriste».

Arsen Avakov, ministre ukrainien de l’Intérieur a accusé le parti «Svoboda» et son dirigeant Oleg Tiagnibok d’être à l’origine des affrontements près de la Rada ukrainienne lundi. «J’accuse Tiagnibok et Svoboda. C’est un crime, pas une ligne politique», a-t-il souligné en qualifiant les manifestants de «bandits».

Deux journalistes français ont été blessés lors des affrontements près du parlement ukrainien, a annoncé le ministre ukrainien de l’Intérieur Arsen Avakov cité par RIA Novosti. Ces deux journalistes couvraient les événements pour une chaîne de télévision et se trouvent pour l’instant à l’hôpital, a indiqué Arsen Avakov lors d’une conférence de presse.

Le ministère ukrainien de l’Intérieur a ouvert une enquête pénale en qualifiant l’explosion près de la Rada d’acte terroriste. La déflagration a fait une centaine de blessés, a écrit sur sa page Facebook le député du parlement Anton Guerachtchenko, en ajoutant que le ministère de l’Intérieur recherche activement les auteurs du forfait.

Une manifestation près du parlement ukrainien s’est terminée, a annoncé le service de presse du ministère de l’Intérieur. «Les affrontements se sont terminés. Les agents de police et de la Garde nationale continuent à assurer la sécurité de l’ordre public dans le quartier gouvernemental», dit-on dans un communiqué. Selon le ministère de l’Intérieur, l’information sur les victimes est à préciser.

Une nouvelle vidéo de l’explosion d’une grenade près de la Rada ukrainienne a été diffusée sur le web.

Le soldat du service actif de la Garde nationale est décédé à l’hôpital à la suite d’une blessure par balle reçue au cœur à la suite des affrontements près du parlement, a annoncé le conseiller du ministre de l’Intérieur ukrainien.

Un journaliste français aurait été blessé à la suite des affrontements près du parlement ukrainien, a annoncé le vice-chef du parti «Bloc Petro Porochenko» Alexeï Gontcharenko. «Le journaliste du magazine Finance a été blessé à la tête par une pierre. Après lui avoir prodigué les premiers secours, nous l’avons envoyé à l’hôpital», a-t-il écrit sur sa page Facebook.

Pour l’instant, l’ambassade de France en Ukraine ne confirme pas l’information sur la blessure d’un journaliste français.

Des affrontements ont commencé de nouveau près du bâtiment du parlement ukrainien, annonce RIA Novosti. Les manifestants ont attaqué une unité de soldats de la Garde nationale après un échange d’insultes. Les forces de l’ordre ont ensuite reçu le renfort d’une centaine de soldats.

Une trentaine de manifestants ont été arrêtés lors des manifestations à Kiev, a annoncé le ministre ukrainien de l’Intérieur Arsen Avakov, en ajoutant qu’une grenade a été lancée par des personnes vêtues de T-shirts aux couleurs du parti nationaliste «Svoboda».

Le maire de Kiev Vladimir Klitchko a annoncé que les affrontements entre la police et les manifestants ont fait des morts parmi les forces de l'ordre. Dans le même temps, le ministre ukrainien de l'Intérieur Arsen Avakov a déclaré qu'environ 122 personnes ont été blessés.

Attention : les images de cette vidéo peuvent heurter la sensibilité de certains spectateurs.

«J’ai reçu l’information qu’il y a des morts parmi les jeunes gens qui maintiennent la sécurité à Kiev, dans un bataillon de la Garde nationale. De jeunes gens ont péri», a annoncé Klitchko aux journalistes.

Une explosion s'est produite près du batiment du parlement : «Une grenade de combat a été lancée en direction des forces spéciales ukrainiennes. Certains agents de la Garde nationale ont été gravement blessés. Leur vie est en danger», a écrit Anton Guerachtchenko, un conseilleur du ministère ukrainien de l’Intérieur sur sa page Facebook.

La police de Kiev a annoncé que l’homme qui l'avait lancée a été interpellé.

Des tweets des journalistes et des témoins sur place rapportent que le groupe radical Secteur droit a violemment attaqué les policiers, tentant de s’emparer de leurs boucliers. Les manifestants ont agressé la police à l’aide de longs bâtons et ont jeté au moins une grenade fumigène, a rapporté RIA Novosti.

La loi controversée

La loi qui a été adoptée en première lecture par le parlement ukrainien et qui a provoqué ce mécontentement des nationalistes prévoit, entre autres, plus d’autonomie pour les régions du pays dans le domaine des finances, ainsi que la possibilité d’établir un «ordre spécial d’autogestion locale» dans les régions de Donetsk et de Lougansk.

Cette réforme constitutionnelle a été proposée par le président ukrainien Petro Porochenko dans le but de régler le conflit dans l’est du pays, conformément aux accords de Minsk qui prévoient l’élargissement de l’autonomie des régions en proie aux affrontements entre les forces gouvernementales et les milices populaires. Ces derniers ne sont pourtant pas satisfaits par la réforme proposée par Porochenko, ceux-ci voyant dans les accords de Minsk une autonomie encore plus importante pour eux.

Cependant, les républiques autoproclamées de l’Est de l’Ukraine estiment que la question de la décentralisation débattue au parlement ukrainien a peu à voir avec les réformes prévues par les accords de Minsk, a déclaré Denis Pouchiline, le représentant de la République autoproclamée de Donetsk au sommet au format Normandie à Minsk.

«La loi débatue au parlement ukrainien ressemble à une série de mesures sur la mise en œuvre des accords de Minsk. Ce n’est pas la réalisation des mesures, mais son interprétation libre», a souligné Pouchiline, en ajoutant que cette loi ne satisfait pas la République autoproclamée de Donetsk car «on a une nette compréhension de la façon dont la réforme doit être effectuée et à quoi doit ressembler la loi», selon laquelle la république doit pouvoir organiser ses propres élections.

Mais il y a un autre acteur dans le débat qui ne souhaite pas du tout donner de statut spécial au Donbass, la zone historique qui comprend les régions de Donetsk et de Lougansk : les partis nationalistes ukrainiens. Sans que le statut spécial ne soit même discuté au parlement, les manifestants qui sont descendus dans les rues de la capitale ukrainienne étaient prêts à en découdre, la possibilité d’une autonomie accrue du Donbass étant inenvisageable à leurs yeux.