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Elections fédérales en Belgique: percée des nationalistes flamands, casse-tête gouvernemental en vue

Le parti séparatiste flamand anti-immigration Vlaams Belang exploserait en Flandres, où les nationalistes de la NVA restent le plus gros parti. Au sud, le PS serait en tête. Les négociations en vue de former un gouvernement s'annoncent périlleuses.

Selon les premiers sondages, le Vlaams Belang, parti séparatiste flamand anti-immigration, signerait la grosse surprise des élections législatives fédérales belges en devenant la deuxième force politique dans le nord du pays, en Flandres. Il triplerait son score. La N-VA, composée de nationalistes flamands moins inflexibles sur l'immigration (notamment lorsqu'il s'agit d'importer de la main d'oeuvre), se maintiendrait en première position.

La Belgique est dirigée par un gouvernement minoritaire, emmené par Charles Michel (MR, centre-droit, wallon) avec la participation du CD&V (centristes flamands) et de l'Open VLD (centre-droit, flamand), depuis que les membres de la N-VA ont claqué la porte en marge de la signature du pacte de Marrakech.

Négociations périlleuses en vue

Avec cette nouvelle donne, les négociations en vue de former un nouveau gouvernement doté d'une coalition majoritaire s'annoncent particulièrement périlleuses.

Et pour cause, le paysage est tout autre au sud du pays, en Wallonie, où le parti socialiste se placerait en tête, au coude à coude avec le MR de Charles Michel. Le CDH (centriste) faiblirait légèrement. Ecolo réaliserait une percée, tout comme le PTB (gauche, seul parti unitaire du pays), qui enregistrerait une progression notable.

La coalition qui a longtemps dirigé la Belgique, baptisée la «Suédoise» et regroupant MR, N-VA, CD&V, et Open VLD, ne serait pas reconductible, selon les premières estimations puisque ces partis, combinés, auraient perdu une vingtaine de sièges sur les 85 dont ils disposaient lors du dernier scrutin.

Nombre de partis s'opposent par ailleurs à la participation du Vlaams Belang au gouvernement, faisant valoir la notion de «cordon sanitaire».

Réagissant à l'annonce des premières estimations, le Premier ministre sortant Charles Michel a estimé que celles-ci montraient «que la Belgique n’est pas épargnée par la montée en puissance des populistes extrémistes, comme c’est le cas dans d’autres pays européens».

Louis Maréchal