International

Trump réélu si l'«Europe est détruite» ? : Bannon se défend de déstabilisation devant Bourdin

Invité en grande pompe alors que son soutien inconditionnel au RN est au centre d'une polémique, l'ancien conseiller de Donald Trump Steve Bannon a dû se défendre devant Jean-Jacques Bourdin de chercher à «déstabiliser l'Europe».

L'interview avait été annoncée la veille par la chaîne d'information BFMTV et, depuis, des extraits de son face à face avec Jean-Jacques Bourdin sont largement repris par les médias. Steve Bannon, l'ancien conseiller de Donald Trump, souvent considéré comme son éminence grise l'ayant mené à la victoire en 2016, a dû se défendre le 20 mai de souhaiter miser sur la destruction de l'Europe pour faire réélire Donald Trump. 

Après avoir vanté le vote pro-Brexit qui a, selon lui, joué un rôle dans l'élection de Trump, s'inscrivant selon lui dans le mouvement général de rejet des élites dans le monde occidental et temporairement stoppé par l'élection d'Emmanuel Macron en 2017, l'ancien conseiller de Donald Trump s'est vu interrompu par Jean-Jacques Bourdin. 

«Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que Trump a gagné, comme vous l'avez dit [...] en partie parce qu'il y a eu le Brexit et que là Trump gagnera en 2020 si l'Europe est détruite, quel est votre objectif ?», a ainsi lancé le journaliste. 

Steve Bannon, est-ce que vous êtes là pour défaire l'Europe actuelle, pour déstabiliser l'Europe actuelle ? 

Incompréhension de la question ou volonté d'éluder le sujet, devant la réponse quelque peu hors sujet donnée par l'ancien collaborateur de Donald Trump, le journaliste de RMC-BFM est revenu à la charge.

«Steve Bannon, est-ce que vous êtes là pour défaire l'Europe actuelle, pour déstabiliser l'Europe actuelle ?»

L'intellectuel populiste s'est alors défendu d'un tel projet en affirmant que les Etats-Unis avaient «besoin d'une Europe forte».

«Les Etats-Unis ont besoin d'Etats nations européens forts, le mouvement souverainiste va renforcer l'Europe parce que les Etats nations seront plus forts, les citoyens auront plus de moyens et actuellement leurs moyens sont confisqués par Bruxelles au détriment des petites gens». 

«Salvini, Orban, Le Pen ne veulent pas détruire l'Union européenne, ils veulent la réformer de l'intérieur», a-t-il précisé ensuite, une phrase d'ailleurs reprise par le député RN Louis Aliot dans un tweet.

Dans la même veine, l'ancien membre de l'équipe de Donad Trump a eu à se défendre de plusieurs questions du même acabit posées par son intervieweur, lui demandant notamment s'il était un suprématiste blanc ou encore un libéral économique. 

Plus tôt la semaine précédente, la présence de l'homme d'affaire à Paris en pleine période électorale a suscité la polémique, des membres de la majorité et opposants du RN l'accusant d'ingérence dans les élections. 

«Il est à Paris pour des affaires puisqu'il est en train de vendre une de ses sociétés à une grande banque française. Donc ça n'a strictement rien à voir avec la campagne», a de son côté expliqué Marine Le Pen.

«Elle n'a pas besoin de mon aide pour gagner. Je suis son ami, son collègue peut-être, mais elle gagnera cette élection elle-même et ce sera l'un des plus grands retours de l'histoire politique de son pays», a plaidé pour sa part Steve Bannon.  

Lire aussi : Steve Bannon : «Si Macron ne gagne pas les élections, la politique française sera réinitialisée»