Samedi 11 mai
Les ex-otages français sont arrivés à la base aérienne de Villacoublay.
Emmanuel Macron va accueillir les ex-otages du Sahel ce 11 mai à 18 heures.
Il va se rendre sur le tarmac de l’aéroport militaire de Vélizy-Villacoublay, dans les Yvelines, accompagné du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, de la ministre des Armées, Florence Parly, et du Général d’armée François Lecointre.
Un des deux ex-otages français libérés dans le nord du Burkina Faso, Laurent Lassimouillas, a rendu hommage aux soldats français tués pour les libérer lors d’une courte déclaration au Palais présidentiel de Ouagadougou.
On voulait présenter nos condoléances tout de suite
«Toutes nos pensées vont aux familles des soldats et aux soldats qui ont perdu la vie pour nous libérer de cet enfer. On voulait présenter nos condoléances tout de suite», a affirmé devant la presse l'ex-otage, l'air fatigué et éprouvé.
Les deux ex-otages français et l'ex-otage coréenne sont arrivés au Palais présidentiel de Kosyam à Ouagadougou où ils doivent s'entretenir avec le président burkinabe Roch Marc Christian Kaboré.
Visages fermés et l'air fatigué, les ex-otages ont été accueillis par un conseiller de la présidence. Ils sont entrés dans le palais sans faire de signe ni de déclarations à la trentaine de journalistes présents. L'ex-otage américaine libérée en même temps que les trois autres ex-otages n'était pas présente.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a invité le 11 mai les touristes à la plus grande prudence au sud du Sahel en soulignant que les djihadistes étaient de plus en plus mobiles dans cette région.
«La plus grande précaution doit être prise dans ces régions pour éviter que de tels enlèvements n'aient lieu et pour éviter des sacrifices de nos soldats», a-t-il insisté samedi sur la radio Europe 1.
Vendredi 10 mai
Un hommage national aux deux militaires tués lors de la libération de quatre otages au Burkina Faso sera rendu le 14 mai aux Invalides, a annoncé Emmanuel Macron.
«Ils ont donné leur vie pour en libérer d'autres. Mardi, nous rendrons un hommage national aux Invalides à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello. Dès à présent, portons nos pensées vers leurs familles et frères d'armes», a écrit le chef de l'Etat sur Twitter.
Les deux militaires tués lors d'une opération française ayant permis de libérer quatre otages dans le nord du Burkina Faso – Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello – étaient deux sous-officiers des prestigieux commandos marine, unités d'élite de la Marine nationale.
Nés en 1986 et 1991 respectivement, ils appartenaient tous deux au commando Hubert, l'une des sept unités de commandos de la Marine nationale, basée à Saint Mandrier dans le Var (sud-est de la France), et étaient déployés depuis le 30 mars dans le Sahel, selon les biographies communiquées par le service de presse de la Marine.
Lors de sa conférence de presse, le général François Lecointre est apparu très ému pour évoquer la disparition de deux militaires français, tués lors du sauvetage de quatre otages au Burkina Faso : «La France a perdu deux de ses fils, et nous perdons deux de nos frères et c'est toujours très douloureux.»
L'opération de libération des otages français a été lancée dans la nuit du 9 au 10 mai au Burkina Faso, notamment pour éviter leur transfèrement aux djihadistes de la Katiba Macina actifs au Mali voisin, a déclaré le 10 mai le chef d'état-major des armées.
Les autorités françaises suivaient l'évolution des ravisseurs depuis plusieurs jours. Le «transfèrement de ces otages à une autre organisation terroriste qui agit au Mali», du prédicateur Amadou Koufa, aurait, dès lors, «rendu impossible d'organiser une quelconque opération de libération», a affirmé à la presse le général François Lecointre.
L'identité des preneurs d'otages qui avaient enlevés les deux touristes français au Bénin voisin le 1er mai est encore inconnue. Il est «trop tôt pour se prononcer», a expliqué le ministre des Armées Florence Parly.
«L'analyse est en cours. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il y a deux mouvements terroristes principaux qui opèrent dans cette zone et qui sont affiliés pour l'un à Al Qaïda, pour l'autre à l'EIGS (Etat islamique au Grand Sahara). Nous n'en savons pas plus pour l'instant», a-t-elle précisé.
L'Américaine et la Sud-Coréenne libérées en même temps que les deux Français au cours d'une opération des forces spéciales françaises au Burkina Faso étaient otages depuis 28 jours, ont fait savoir, le 10 mai, les autorités françaises. «Personne n'avait connaissance de leur présence», a déclaré le ministre français des Armées Florence Parly lors d'une conférence de presse.
Les forces spéciales françaises ont libéré quatre otages – deux Français, une Américaine et une Sud-coréenne – lors d'une intervention «complexe» dans le nord du Burkina Faso, au cours de laquelle deux militaires français ont été tués, ont annoncé ce 10 mai les autorités.
«Cette libération a pu être obtenue grâce à une opération militaire, conduite par les forces françaises dans la nuit de jeudi à vendredi, au nord du Burkina Faso», a précisé l'Elysée dans un communiqué.
Quatre ravisseurs ont été tués pendant cette opération, selon l'état-major français, qui ne donne pas d'indication sur l'identité du groupe preneur d'otages.
Les deux Français, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, avaient été enlevés le 1er mai dernier lors d'un séjour touristique au Bénin, pays jusque-là épargné par l'insécurité en Afrique de l'Ouest, où opèrent de nombreux groupes djihadistes liés à Al-Qaïda et à Daesh. Le corps du guide béninois des deux enseignants français avait été retrouvé le 4 mai dans le parc national de la Pendjari. Leur véhicule avait ensuite été localisé dans l'est du Burkina Faso, pays voisin confronté à une dégradation de la situation sécuritaire sur son sol depuis trois ans, avec une accélération alarmante ces derniers mois.
L'identité des deux autres otages libérés n'était pas connue dans l'immédiat.
Les condoléances d'Emmanuel Macron et de la ministre des Armées
Au cours de leur libération, «deux militaires ont trouvé la mort au combat, le maître Cédric de Pierrepont et le maître Alain Bertoncello, tous deux officiers mariniers au sein du commandement des opérations spéciales», qui supervise les forces spéciales françaises, a précisé l'Elysée.
Le président Emmanuel Macron «s'incline avec émotion et gravité devant le sacrifice de nos deux militaires, qui ont donné leur vie pour sauver celles de nos concitoyens» et «adresse ses sincères condoléances à leurs familles».
«C'est avec émotion et tristesse que j'adresse mes pensées aux familles des deux militaires décédés, à leurs proches, à leurs frères d'armes et à l'ensemble des commandos marine», a également réagi la ministre des Armées Florence Parly dans un communiqué séparé.
Cérémonie d'hommage national aux Invalides
Emmanuel Macron accueillera le 11 mai les deux ex-otages français, ainsi que l'ex-otage sud-coréenne libérés, à leur retour en France, prévu à Villacoublay à 17 heures, a annoncé l'Elysée. En début de semaine prochaine, le chef de l'Etat présidera aux Invalides une cérémonie d'hommage national aux deux commandos marine tués dans l'opération de libération des otages, a ajouté la présidence.
Les Etats-Unis ont adressé dans la foulée leurs «remerciements» à la France pour la libération «sains et saufs» des quatre otages, dont une américaine. «Je présente mes plus sincères condoléances aux familles des soldats français tués pendant l'opération», a ajouté le responsable du département d'Etat américain chargé de l'Afrique, Tibor Nagy, sur Twitter.
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