Plusieurs organisations internationales de défense de droits de l’homme ont sonné l’alarme quant à l’état de santé du professeur d’ingénierie de 53 ans, principal leader de l’opposition lors des protestations de 2011. Abduljalil al-Singace, qui purge une peine de réclusion à perpétuité, a fait savoir plusieurs fois qu’il avait été soumis à la torture par les policiers. Cependant, la Cour d’appel n’en a pas tenu compte dans son jugement.
Le 21 mars 2015, Abduljalil al-Singace a entamé une grève de faim pour protester contre la peine qui lui a été infligée ainsi qu’à 12 autres opposant du mouvement de 2011 et les traitements cruels dont ils ont été victimes en prison. Cela fait maintenant 161 jours qu’il a cessé de s’alimenter.
«Son état de santé est très grave», a confié à RT une responsable de l’Organisation européo-bahreïnienne pour les droits de l’homme Asma Darwish, en ajoutant que les conditions de sa détention laissent également à désirer.
«J’ai été moi-même emprisonnée en 2011 et la prison est débordée. Une cellule pour huit personnes abrite en fait 20 prisonniers car il y a beaucoup de prisonniers politiques. Leur nombre atteint selon nos estimations 4 000 personnes, dans une île aussi minuscule», a expliqué Asma Darwish.
Alors que les ONG de défense des droits de l’homme essaient de faire tout leur possible pour accroître la pression sur le gouvernement bahreïni et faire en sorte qu’il se conforme à ses obligations internationales en matière de droits de l’homme, les autorités restent sourdes à ces appels. C’est pourquoi les ONG s’adressent maintenant à la communauté internationale.
«Le Royaume-Uni doit utiliser son influence sur Bahreïn pour assurer la remise en liberté d’urgence d’Abduljalil al-Singace», a réclamé le Directeur des affaires juridiques et politiques de l'Institut national de Bahreïn pour la démocratie et les droits de l'homme, Sayed Ahmed Alwadaei.
En plus de ses activités scientifiques, Abduljalil al-Singace est un défenseur actif des droits de l’homme et bloggeur bahreïni. Il a attiré l’attention des autorités en 2009, lorsqu’il a été arrêté pour la première fois pour «incitation à la haine» pour un article publié sur son blog. Censuré à Bahreïn, ce blog a servi de plateforme à son auteur pour critiquer la corruption dans les hauts cercles politiques du pays.
Pardonné par le roi, l’activiste a été arrêté en mars 2011 après d’importantes manifestations contre le gouvernement. Il a été condamné à la réclusion à perpétuité avec 12 autres activistes des droits de l’homme.