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Le maire de Venise a-t-il un problème avec les gays ?

Interrogé par un quotidien italien, Luigi Brugnaro a affirmé qu'il n'y aurait plus de Gay Pride dans sa ville «tant qu'il serait en poste». Il y a une dizaine de jours, il s'était déjà affronté avec le chanteur Elton John par médias interposés.

«Il n'y aura pas de Gay Pride dans ma ville. Qu'ils aillent le faire à Milan, ou devant leurs propres maisons» a déclaré Luigi Brugnaro, le nouveau maire centre-droit de Venise, élu en juin. Cité dans les colonnes de la Repubblica, l'édile qualifie même les Gay Pride de «sommum du kitch».

La déclaration a évidemment fait bondir l'association italienne de défense des droits des gays et lesbiennes, Arcigay, qui accuse le maire de salir la réputation de Venise, une «ville pourtant ouverte et sophistiquée». «Ce n'est pas parce qu'il la gouverne que Venise lui appartient ! De toute façon, il ne durera pas, car il se sabre lui-même» a tancé le président d'Arcigay, Flavio Romani, avant de poursuivre: «Il est en train de devenir obsessionnel avec ce sujet».

En effet, il y a deux semaines environ, Luigi Brugnaro avait déjà fait les gros titres de l'actualité avec son intention de bannir de sa ville les manuels scolaires traitant de de l'homoparentalité. Un projet qui a avait hautement inquiété la star britannique Elton John. Celui qui élève deux enfants avec son compagnon, David Furnish, avait en effet déclaré sur son compte Instagram: «La belle Venise est bel et bien en train de couler, mais pas aussi rapidement que ce grossier bigot Brugnaro». Fin de non-recevoir de l'intéressé qui avait conseillé à l'interprète de Candle in the wind de «s'occuper de ses affaires».

Pour l'association Arcigay, les prises de position du maire de Venise arrivent à un moment où le gouvernement italien peine à faire passer un statut légalisant les unions entre les personnes de même sexes, de fortes résistances subsistant dans la société italienne très catholique. «Malheureusement dans ce pays, certains politiciens écoutent plus les évêques que la société» conclut Flavio Romani.