Le 21 août 2015, un terroriste marocain de 26 ans, Ayoub Al-Khazzani, ouvrait le feu dans un Thalys Amsterdam-Paris, faisant plusieurs blessés avant d'être maîtrise. L'homme, pourtant déjà signalé par les services de renseignements anti-terroristes français et espagnols, était parvenu sans encombre à monter dans le train, armé d'une Kalachnikov et de neuf chargeurs, d'un pistolet Luger et d'un cutter. Un incident qui pose la question de la sécurité ferroviaire partout en Europe.
D'ailleurs, un journaliste du site belge DHnet a voulu montrer la facilité de monter armé dans un train, même deux jours après un attentat. Et visiblement, c'est un jeu d'enfant. Mercredi, il a pu prendre un train Bruxelles - Nice avec une arme en plastique dans son sac à dos. En gare de Lille, même constat, aucun problème alors même qu'il prenait volontairement l'air suspect. Il a pu rajouter un couteau de 20 centimètres dans son sac... et rentrer tranquillement à Bruxelles.
Pour palier ces failles en terme de sécurité, une proposition de loi a été soumise à Bruxelles, prévoyant d'introduire les mesures de contrôles aéroportuaires dans les gares de train. La proposition doit faire l'objet d'une expertise le 11 septembre prochain et d'une discussion entre les ministres des transports de l'UE en octobre. La régulation devra ensuite être validée par le parlement européen et les gouvernements nationaux. Le texte original entend l'appliquer dans les 28 pays de l'UE.
Si validée, la loi obligera les compagnies ferroviaires à procéder à des détection aux rayons X et à des fouilles, systématiques ou aléatoires, des bagages des passagers, comme c'est le cas dans les aéroports. Une mesure qui doit s'appliquer aux trains à grande vitesse reliant des grandes villes et épargner les trajets régionaux ou locaux.
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Mais le texte risque de rencontrer des résistances de la part des compagnies ferroviaires, auxquelles la mesure aura un prix : celui de l'installation du matériel de surveillance et de l'embauche du personnel nécessaire. Un fonctionnaire de l'UE a précisé à nos confrères du Daily Mail que «le scannage systématique des bagages est une option, mais il faudra d'abord discuter avec les acteurs de l'industrie pour estimer la praticabilité de la mesure».
Quelque soit l'issue du texte de loi, le contrôle des routes ferroviaires va certainement changer, au cours des mois et des années à venir, l'application de nouvelles mesures étant appelée par tous les gouvernements d'Europe. Le Premier ministre belge Charles Michel a demandé, en début de semaine, des contrôles d'identité et des bagages plus strictes. Outre l'affaire du Thalys, la sécurité ferroviaire est une préoccupation récurrente en Europe depuis les attentats de Madrid, en 2004.