Les Ukrainiens se sont rendus aux urnes ce 31 mars pour le premier tour de l'élection présidentielle. Parmi les 39 candidats en lice (un record), Volodymyr Zelensky, comédien et novice en politique, ainsi que le président sortant Petro Porochenko, arrivent en tête selon les résultats partiels publiés le 1er avril par la Commission électoral. Ils se qualifient donc pour le second tour du scrutin qui aura lieu le 21 avril.
Le premier récolte 30,2% des suffrages, selon les résultats partiels, contre presque 16,7% pour le président Porochenko. L'ancien Premier ministre Ioulia Timocheko arrive en troisième position avec 13,1%, selon les premières estimations.
La participation est en hausse par rapport à 2014.
Volodymyr Zelensky s'est félicité d'un «premier pas vers une large victoire». Son adversaire, le président sortant a évoqué les premiers résultats comme une «rude leçon».
1 600 plaintes reçues pour irrégularités
Selon l'agence Associated Press, le ministère ukrainien de l'Intérieur a reçu plus de 1 600 plaintes pour des irrégularités liées au vote.
Ces cas présumés concerneraient de la publicité non-autorisée en faveur d'un candidat dans les bureaux de vote, la corruption d'électeurs par des pots-de-vins ou encore, des manipulations d'urnes.
Un novice en tête
Comédien âgé de 41 ans, Volodymyr Zelensky n'a aucune expérience politique. Son principal fait d'arme dans ce domaine se résume au rôle qu'il tient depuis trois ans dans une série télévisée à succès, Serviteur du peuple, où il joue un professeur d'histoire qui se retrouve malgré lui à la tête du pays.
L'acteur, qui n'a pas mené une campagne traditionnelle, préférant les spectacles aux meetings électoraux, doit en grande partie son ascension au désamour des électeurs ukrainiens à l'égard de dirigeants éclaboussées par des scandales de corruption à répétition.
Les détracteurs du comédien l'accusent de n'être qu'une marionnette aux mains de l'oligarque Igor Kolomoïski, dont la chaîne de télévision a diffusé plusieurs de ses spectacles humoristiques la veille du scrutin. Ancien gouverneur de la région de Dniepropetrovsk et actionnaire principal de la plus grande compagnie pétrolière du pays, Igor Kolomoïski est un adversaire résolu du président sortant Petro Porochenko. Il a notamment financé le bataillon «Azov», une formation militaire de volontaires qui a été créée en début d’année 2014. Composé initialement de représentants de l’extrême droite et de radicaux proches du parti nationalise Secteur droit, ce bataillon agissait indépendamment des décisions des autorités ukrainiennes, en luttant pour les intérêts de ses sponsors dans l’est du pays.
Porochenko, «absolument» confiant dans sa victoire
Petro Porochenko suit à bonne distance Volodymyr Zelensky, avec 18% des suffrages selon les premières estimations. «Il faut encore un mandat présidentiel pour que les réformes deviennent irréversibles», avait plaidé le 30 mars le sortant, au cours d'un service religieux à Kiev, se positionnant comme l'artisan d'une adhésion future de l'Ukraine à l'UE et à l'OTAN.
En troisième position (14% des votes selon les sondages sortie des urnes) se trouve un autre vétéran de la politique ukrainienne, l'ancien Premier ministre Ioulia Timochenko, qui a appelé à une «nouvelle stratégie» au sujet des régions de l'est contrôlée par les rebelles. Elle a aussi promis de diviser par deux les prix du gaz pour la population.
Point commun entre les trois candidats, ils militent tous pour un rapprochement avec les Occidentaux.
Les autorités ukrainiennes ont par ailleurs interdit aux observateurs russes de faire partie du dispositif de supervision et, dans ce qui constitue une décision inédite, ont décidé de ne pas ouvrir de bureaux de vote en Russie, privant du scrutin les électeurs ukrainiens qui y résident.
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