Réuni en urgence, le gouvernement libanais échoue à trouver des solutions à la pression populaire

Réuni en urgence, le gouvernement libanais échoue à trouver des solutions à la pression populaire© Mohamed Azakir Source: Reuters
Depuis le 17 juillet 2015, les déchets d'accumulent près des zones urbaines du Liban et ont déclenché la «Révolution des Poubelles»
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Le Premier ministre libainais Tammam Salam avait convoqué une réunion d'urgence de son gouvernement pour faire face aux manifestations qui secouent le pays depuis samedi 22 août. Au terme d'un conseil de cinq heures, aucune solution n'a été trouvée.

C'était une réunion extraordinaire, qui reflètait l'urgence de la situation. Le gouvernement libanais tentait de trouver, mardi 25 août, des réponses aux manifestations qui ont réuni plus de 20 000 personnes dans les rues de Beyrouth. Un conseil sous forte pression, alors que le peuple appelle à la démission du gouvernement et que les revendications, qui s'étaient d'abord limitées à la crise des ordures, expriment désormais un malaise social plus large. «Il y a une bataille principale, celle des ordures […] mais nous menons une bataille générale contre la classe politique corrompue», explique Marwan Maalouf, un des organisateurs du mouvement «Vous Puez», né avec la crise des ordures.

La réunion extraordinaire tentait de répondre à un problème majeur de gestion des déchets. Plusieurs problématiques doivent être réglées pour endiguer le problème. Le gouvernement a décidé d'annuler les appels d'offre qui avaient été lancés la veille pour donner les marchés publics à des compagnies de gestion des déchets. Des appels d'offre qui avaient encore accentué l'exaspération des protestataires. D'après ces derniers, les entreprises choisies, dont la liste avait été rendue publique par le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouq, étaient toutes liées à des politiciens influents. Un favoritisme de fait dans la société confessionnelle libanaise que les manifestants n'admettent pas. Par ailleurs, les prix demandés à l’État par ces sociétés étaient exorbitants, bien plus élevé que ceux des derniers contrats, qui figuraient déjà parmi les plus chers du monde.

L'urgence pourtant, pour le gouvernement, reste d'évacuer les montages de déchets qui se sont accumulées dans les zones urbaines du pays depuis la fermeture, le 17 juillet, de la décharge de Naamé, au Sud de Beyrouth.

Pression sociale et doutes ministèriels

Avant le début de la réunion, plusieurs ministres avaient exprimé des doutes quant à la possibilité de trouver une solution. Paralysé depuis des mois par des disputes politiques, le gouvernement libanais ne semble pas apte à prendre des décisions, à plus forte raison au milieu d'une tourmente sociale. En anticipation, le Premier ministre Tammam Salam avait mis en garde contre un possible vide gouvernemental, si une solution n'était pas trouvée au cours de la semaine.

Débuté au mois de juillet, le mouvement «Vous Puez», aussi appelé la «Révolution des Poubelles» avait poussé les autorités à mettre en place en urgence des solutions temporaires. Ainsi, les montagnes de déchets de Beyrouth avaient été placées provisoirement dans des terrains vagues, des lits de rivière et des vallées. Un effort qui ne permet pas de dégorger les zones urbaines où les conditions d'hygiène commencent à devenir inquiétantes, notamment en période de grosses chaleurs. D'après la presse locale, au moins six mois seront nécessaires, une fois une solution durable adoptée, pour pouvoir désengorger les villes et trier les déchets. Le ministre de l'Environnement a par ailleurs refusé de préciser les nouveaux lieux de dépôt des ordures.

Des poubelles à la révolution

Même si l'administration de Tammam Salam était parvenue à s'entendre et à trouver une solution, le mouvement protestataire n'aurait vraisemblablement pas pris fin, les revendications ayant dépassé le problème seul de la gestion des déchets. «Les gens sont dans la rue car ils sentent que plus personne ne les écoute. Cela doit être un cri d'alarme pour toute la classe politique», explique Maha Yahya, chercheuse au centre Carnegie Moyen-Orient. Le mouvement, qui a dénoncé quelques «fauteurs de trouble» au sein de ses propres rangs et s'en est désolidarisé, a appelé à une nouvelle manifestation samedi, sans en annoncer le lieu.

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