Caracas hausse le ton. Daniel Martin Kriener, ambassadeur d'Allemagne au Venezuela a été déclaré ce 6 mars persona non grata et prié de quitter le pays «dans les 48 heures», selon un communiqué de la vice-présidence vénézuélienne, cité par l'AFP.
Caracas reproche au diplomate de s'être rendu deux jours plus tôt à l'aéroport international de Caracas en même temps qu'une douzaine de diplomates occidentaux et latino-américains pour y accueillir le président par intérim autoproclamé, Juan Guaido. «La République bolivarienne du Venezuela a décidé de déclarer l'ambassadeur [d'Allemagne] non grata en raison de ses agissements récurrents d'ingérence dans les affaires intérieures du pays, contrevenant clairement aux règles qui régissent les relations diplomatiques», a justifié la vice-présidence vénézuélienne.
«Le Venezuela juge inacceptable qu'un diplomate étranger exerce un rôle public proche de celui d'un responsable politique aligné sur le complot de secteurs extrémistes de l'opposition vénézuélienne», ajoute le communiqué, faisant référence à Juan Guaido. Alors qu'il présidait une réunion de l'Assemblée nationale, ce dernier a déploré «une menace contre le monde libre [...] Il semble que le régime de Maduro ne pardonne pas à ceux qui souhaitent aider le Venezuela», a-t-il lancé.
Condamnation de Berlin
Réagissant à l'annonce de Caracas, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a condamné ce même jour la décision vénézuélienne d'expulser son ambassadeur. «Il s’agit d’une décision incompréhensible qui aggrave la situation et ne contribue pas à la détente», a-t-il fait savoir dans un bref communiqué.
Début février, Juan Guaido avait clairement évoqué la possibilité d'une intervention militaire étrangère au Venezuela, en l'occurrence des Etats-Unis, en vue de chasser du pouvoir le président en exercice Nicolas Maduro. L'autoproclamé président par interim, reconnu par une cinquantaine de pays au premier rang desquels les Etats-Unis, était passé outre une interdiction de quitter le pays pour se rendre en Colombie, le 22 février dernier. L'opposant, qui est aussi le président du Parlement vénézuélien, fait depuis l'objet d'une enquête pour «usurpation».