«Daesh a placé une grande quantité d’explosifs dans le temple de BaalShamin puis l’a fait sauter, causant d’immenses dommages au temple», a dit le directeur des antiquités et des musées de Syrie, Maamoun Abdulkarim à l’AFP.
L’Unesco a qualifié la destruction du temple de «perte inestimable pour l’humanité» et les actions des terroristes de Daesh qui l’ont fait sauter, de «crime de guerre».
Selon le ministre, l’intérieur du temple a été détruit et les célèbres colonnes autour de l’édifice se sont effondrées.
«Nous avons dit à plusieurs reprises qu’après le terrorisme, ils se mettront à détruire les temples», a dit Abdulkarim à Reuters. «Que Dieu nous aide dans les jours à venir».
L’Observatoire syrien des Droits de l’Homme a confirmé la destruction du temple qui date du premier siècle.
Initialement érigé en 17 après J.-C. le temple est dévoué au dieu phénicien du ciel, chef des déités de la plupart des peuples sémitiques occupant l'est méditerranéen, et vénéré même en Egypte et à Rome.
Palmyre, connue comme la «perle du désert» avant l’arrivée de Daesh, était un musée en plein air bien conservé, à seulement 210 kilomètres de la capitale syrienne de Damas.
Le site, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, a été pris par Daesh le 21 mai 2015. Avant leur arrivée, les autorités ont réussi à mettre de côté quelques reliques importantes et les transporter jusque Damas, mais deux jours plus tard, les premiers témoignages de destruction sont apparus. Les djihadistes jugent que les statues «païennes» sont des «idoles» et doivent être détruites.
Outre la destruction, vers la fin mai, Palmyre a émergé comme un des échafauds pour les exécutions publiques des adversaires de Daesh. La communauté internationale choquée, Daesh a miné le site en juin avant de détruire la Statue du Lion d’Athéna, pièce inestimable de plus de trois mètres de haut.
«Nos prédictions les plus sombres, malheureusement, se réalisent», a confié Abdulkarim. Daesh a perpétré des exécutions dans le théâtre antique, ont détruit la statue célèbre du Lion d’Athéna… et a transformé le musée en prison et en salle d’audience».
Seulement quelques jours avant l’explosion du temple de Baalshamin, l’ex-chef des Antiquités de Palmyre Khaled al-Assad âgé de 82 ans a été décapité par les djihadistes après avoir été torturé pendant quatre semaines. Les terroristes essayaient d’obtenir de lui des indications sur la ville et l’emplacement de ses trésors. Le conservateur du musée serait mort sans partager ses secrets avec Daesh. Il a été le directeur du site de Palmyre pendant 40 ans jusqu’à sa retraite en 2003.