C’est sur la chaîne de télévision RTL que Charles Michel, le Premier ministre belge a tenu ces propos au lendemain de la tentative d’attentat qui s’est produite dans le train Amsterdam-Paris, où un tireur armé d’une kalachnikov issu de la mouvance islamique radicale, a blessé deux personnes. D’après les premiers résultats de l’enquête conjointe menée par les services de sécurité belges et français, l’auteur de l’attaque est un Marocain dénommé Ayoub El Khazzani, qui est monté dans le train à Bruxelles.
Ce dernier avait été repéré par les services de renseignement espagnols qui avait transmis à leurs homologues français des informations qui le qualifiaient de dangereux pour la sécurité de l’Etat. Mais malgré cela, personne n’est parvenu à intercepter le terroriste avant qu’il ne passe à l’acte.
«L’accord de Schengen est important pour notre économie et nos ressortissants, mais nous sommes maintenant confrontés à de nouvelles menaces en Europe et nous allons donc peut-être devoir aller vers une adaptation et de nouvelles règles lors des contrôles des identités et des bagages», a déclaré le Premier ministre.
Charles Michel a souligné qu’il avait déjà parlé de la nécessité d’une surveillance renforcée avec le président français François Hollande et que la discussion se poursuivrait à Bruxelles, à différents niveaux.
Contrairement à ce qui se fait sur les lignes Eurostar entre Londres et Paris, celles qui sont desservies par Thalys, dont Bruxelles-Paris, ne sont pas autant sécurisées.
«On va devoir de plus en plus trouver un nouvel équilibre entre la liberté de circuler, les droits à la vie privée, mais en même temps il sera nécessaire d'accepter quelques contraintes», a pointé le dirigeant belge, ajoutant que la menace accrue était clairement démontrée au vu du nombre d’alertes : 200 enquêtes sur le terrorisme ont été ouvertes cette année seulement, ce qui constitue un nouveau record.
Charles Michel a en outre proposé une réunion d'urgence des ministres des Transports et de l'Intérieur belges, français, allemands et néerlandais pour renforcer la sécurité dans les trains internationaux suite à cette attaque.
Lors d’une réunion des ministres de la Défense, de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères belges, français, allemands et néerlandais initiée par Charles Michel, il a été décidé de renforcer immédiatement les patrouilles dans les trains Thalys qui avaient été relativement négligés avant cette attaque.
Comme la France, la Belgique a une population musulmane francophone, principalement, d’origine nord-africaine qui est estimée à un demi-million de personnes.