International

Allemagne : deuxième jour de manifestations contre l’ouverture d’un centre de réfugiés à Heidenau

A Heidenau, dans la région de Dresde, berceau de Pegida (mouvement contre l’immigration), l’ouverture prochaine d’un centre de demandeurs d’asile déchaîne les passions et provoque des affrontements entre la police et des manifestants.

Un nouveau foyer d’accueil pour immigrés, qui doit ouvrir ses portes aux demandeurs d’asile à Heidenau dans l'est de l'Allemagne, a provoqué l’indignation de ceux qui s’opposent à leur arrivée.

Descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement face à cette mesure, des affrontements ont éclaté avec les forces de l’ordre dans la nuit de samedi à dimanche.

Des troubles qui font suite à ceux qui se sont produits la veille et qui ont fait plusieurs dizaines de blessés. Environ un millier de personnes, d’après la police, à l'appel du parti néo-nazi NPD, sont descendu dans les rues pour manifester vendredi contre l’arrivée de centaines de réfugiés.

Les manifestants scandaient des slogans comme «Les étrangers dehors», et brandissaient des pancartes s’opposant à l’afflux massif de demandeurs d’asile, devant le bâtiment qui devra prochainement acceuillir des migrants à Heidenau.

Des pierres, des bouteilles et des pétards ont été lancés contre les policiers, qui, à leur tour, ont dû recourir aux gaz lacrymogènes pour disperser la foule. Au moins 31 policiers ont été blessés au cours de la manifestation a fait savoir la police, sans préciserle nombre de blessés parmi les manifestants.

Dans le même temps, cette nouvelle éruption de violence inquiète les autorités allemandes qui constatent une nette augmentation des troubles visant les centres de demandeurs d’asile. Le ministre allemand de la Justice, Heiko Maas, a bien évidemment condamné ces troubles sur son fil Twitter, affirmant que Berlin ne «tolérera» jamais que des personnes en Allemagne soient menacées ou attaquées. «Nous devons agir contre cela avec toute la rigueur de l'Etat de droit», a-t-il tweeté.

La semaine dernière, la chancelière allemande avait fait savoir que l’afflux de migrants constituait le problème le plus important auquel l’Europe doit faire face. «La question de savoir comment nous agissons avec les réfugiés va nous occuper bien plus que la Grèce ou la stabilité de l'euro», avait souligné Angela Merkel. L’Allemagne est aujourd’hui confrontée à un afflux record de réfugiés, dont le nombre pourrait atteindre jusqu’à 800 000 cette année selon certaines estimations.