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Un avocat algérien, militant des droits de l’homme, arrêté en Italie

La police italienne a arrêté un avocat algérien alors qu’il franchissait la frontière italo-helvète par le tunnel du Grand-Saint-Bernard. Spécialisé dans les droits de l’homme, il vivait en Suisse depuis 15 ans sous le statut de réfugié politique.

C'est en voyant ses papiers d'identité, lors du passage de la frontière, que les policiers du Val d'Aoste, au nord-ouest de l’Italie, ont arrêté Rachid Mesli, a fait savoir l’AFP en citant des médias italiens.

L’avocat fait objet d’un mandat d’arrêt international d’Interpol émis par les autorités algériennes qui l’accusent de terrorisme.

Rachid Mesli était accompagné de sa femme et l’un de leurs trois enfants. La famille, qui réside à Genève, se rendait en Italie. L’avocat a été placé en garde à vue et attend actuellement la décision de la cour d’appel de Turin concernant son extradition.

Réfugié en Suisse depuis 2000, Mesli a été, dans les années 90, l’un des avocats des chefs du Front islamique du salut. Cette organisation politique algérienne, dissoute en 1992 luttait pour l’instauration d’un Etat, dans lequel l’islam serait la religion officielle et unique. Accusé d’avoir «encouragé le terrorisme» après avoir défendu les islamistes qui ont été victimes de torture de la part du gouvernement, selon Amnesty International, l’avocat a été condamné en 1996 à trois ans de prison en Algérie. Les autorités algériennes l’accusent en outre d’avoir fourni des informations à des organisations internationales, dont Amnesty.

Après sa libération en 1999, Rachid Mesli a obtenu le statut de réfugié politique en Suisse et y a fondé l’ONG Alkarama, qui s’occupe de la défense des droits de l’homme dans le monde arabe et lutte contre la détention arbitraire et la torture comme pratiques judiciaires.