Matteo Salvini et Luigi Di Maio se sont déclarés «disponibles» pour dialoguer avec le gouvernement français, qui a rappelé le 7 février son ambassadeur à Rome pour des «consultations».
«Nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président Macron et le gouvernement français», a écrit Matteo Salvini, le ministre italien de l'Intérieur, dans un communiqué.
Il a évoqué «trois questions fondamentales» à mettre, selon lui, sur la table avec la France : les refoulements de migrants à la frontière française, les «terroristes» d'extrême gauche installés en France malgré une condamnation en Italie et les contrôles «vexatoires» qui font perdre des heures aux travailleurs frontaliers.
«Nous ne voulons nous fâcher avec personne, les polémiques ne nous intéressent pas : nous sommes des gens concrets et nous défendons les intérêts des Italiens», a écrit Matteo Salvini.
«Le peuple français est notre ami et notre allié»
De son côté, Luigi Di Maio, le vice-président du Conseil des ministres a également écrit à la fin d'un long post sur Facebook : «Nous sommes disponibles pour des rencontres au plus haut niveau avec le gouvernement français.»
Il a néanmoins tenu à rappeler des épisodes diplomatiques précédant sa rencontre avec des Gilets jaunes qui se trouve certainement à la source du mécontentement de l'Elysée. «Le peuple français est notre ami et notre allié. Le président Macron s'en est souvent pris au gouvernement italien pour des motifs politiques en vue des européennes. Cela n'a jamais entamé le sentiment d'amitié qui lie nos pays et n'y parviendra jamais», a renchéri Luigi Di Maio, en référence à de précédentes tensions diplomatiques entre les deux pays, et sans doute notamment sur la question de l'accueil des migrants en juin 2018.
Luigi Di Maio, également chef du Mouvement cinq étoiles, a défendu son choix d'aller rencontrer le 5 février des Gilets jaunes, «nouvelle provocation inacceptable» selon Paris. «Je revendique le droit de dialoguer avec d'autres forces politiques qui représentent le peuple français», a-t-il expliqué, tout en rappelant les liens entre LREM de Emmanuel Macron et le Parti démocrate italien, actuellement dans l'opposition à Rome. La rencontre ne se voulait «pas une provocation envers le gouvernement français actuel mais une rencontre importante avec une force politique avec laquelle nous partageons tant de revendications, à commencer par l'exigence de démocratie directe», a-t-il insisté.
Les tensions diplomatiques sont vives entre Paris et Rome. Le 22 janvier, Matteo Salvini s'en était pris au président français et avait exprimé l'espoir de voir Marine Le Pen l'emporter aux élections européennes de 2019. «La France a un très mauvais président», avait-il lâché.
Deux semaines plus tôt, le 7 janvier, il avait apporté son soutien aux Gilets jaunes, sans toutefois les nommer. «Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple», avait alors affirmé le patron de la Ligue. Le même jour, Luigi Di Maio avait plus été plus direct en déclarant : «Gilets jaunes, ne faiblissez pas !»