Le ministère des Affaires étrangères français a annoncé avoir rappelé son ambassadeur en Italie pour des «consultations» ce 7 février, dénonçant des «accusations répétées, d[es] attaques sans fondements, d[es] déclarations outrancières» qui n'ont «pas de précédent depuis la fin de la guerre».
Le communiqué du Quai d'Orsay pointe également du doigt «les dernières ingérences» italiennes qui «constituent une provocation supplémentaire et inacceptable», faisant certainement référence à la rencontre, le 5 février, entre le vice-président du Conseil italien Luigi di Maio et des représentants de Gilets jaunes. Une rencontre déjà qualifiée de «provocation» dès le 6 février par le ministère français des Affaires étrangères.
«Tous ces actes créent une situation grave qui interroge les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de sa relation avec la France», estime en outre le Quai d'Orsay, avant d'annoncer sa décision de rappeler l'ambassadeur de France en Italie, Christian Masset. Le communiqué se conclut par un appel à son voisin italien à «retrouver la relation d'amitié et de respect réciproque».
«La France a un très mauvais président», selon Matteo Salvini
Les tensions diplomatiques sont vives entre Paris et Rome. Le 22 janvier dernier, le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini s'en était pris au dirigeant français et avait exprimé l'espoir de voir Marine Le Pen l'emporter aux élections européennes de 2019. «La France a un très mauvais président», avait-il lâché.
Deux semaines plus tôt, le 7 janvier, Matteo Salvini avait apporté son soutien aux Gilets jaunes, sans toutefois les nommer. «Je soutiens les citoyens honnêtes qui protestent contre un président gouvernant contre son peuple», avait alors affirmé le patron de la Ligue. Le même jour, le ministre du Développement économique, du Travail et des Politiques sociales, et chef du Mouvement 5 Etoiles Luigi Di Maio avait plus été plus direct en déclarant : «Gilets jaunes, ne faiblissez pas !»