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Vu de Chine, les Italiens sont faibles et en France il y a beaucoup de noirs

En combinant les mots les plus usités avec des pays européens sur le moteur de recherche chinois Baidu, on arrive à d'étranges associations. Au-delà de l'aspect hilarant des requêtes, cela révèle une cartographie de stéréotypes et solides préjugés.

Baidu est l'équivalent chinois de Google. En Chine, il représente 80% des recherches sur le net. Et tout comme le géant américain, il permet une recherche intuitive qui peut compléter de façon automatique tout début de requête. Evidemment, les mots suggérés par Baidu vont correspondre à ce que les internautes recherchent de façon récurrente.

Ces mots clés vont révéler ainsi un véritable «Zeitgeist» ou esprit du temps, cartographie en temps réel des préjugés des utilisateurs chinois sur les pays d'Europe que Foreign Policy s'est amusé à reproduire sur une carte.

Parmi les requêtes les plus répandues, quelques questions culturelles ou historiques: Pourquoi les Anglais portent-ils parfois des perruques et pourquoi parlent-ils toujours du temps qu'il fait ou qu'il fera? Pourquoi la France et la Pologne ne peuvent pas battre l'Allemagne, question qui peut aussi bien s'appliquer au football qu'à la Seconde Guerre mondiale d'ailleurs. Pourquoi l'Italie et l'Espagne n'ont-ils pas respectivement annexé le Vatican et le Portugal? Voici quelques-unes des questions qui reviennent le plus souvent dans l'esprit de l'internaute chinois moyen.

Quant aux stéréotypes physiques sur les pays européens vus de Chine, c'est un véritable florilège. Certains s'étonnent ainsi de la grande taille des Hollandais, d'autres de la longévité des Bulgares dûe sans doute à leur célèbre yaourt, ou encore de la beauté des femmes ukrainiennes. Les Chinois se demandent aussi très sérieusement pourquoi les Turques et les Polonais ne les aiment pas? 

Même en Chine, on s'interroge sur le Danemark qui tue les baleines, sur la tendance au suicide des habitants de la Lituanie ou sur les Finlandais qui semblent maîtriser la langue de Shakespeare...qui a dit clichés?

Quant à la géopoltique, si l'internaute chinois la résume parfois assez bien, il peut le faire aussi de façon lapidaire: pour le Grèce, un simple «broken», c'est à dire ruiné, réduit le pays à ses soucis financiers. Pour le Royaume-Uni, la recherche qui revient le plus est «petit mais puissant», référence peut-être aux guerres de l'Opium menées contre l'Empire du milieu par l'Empire britannique au 19eme siècle. Pour l'Italie, un «si faible» semble réduire le pays de façon catégorique. Enfin on notera un curieux «importe des ordures» pour la Suède. Comprenne qui pourra...