Le nouveau bilan du raid israélien sur des positions syriennes dans le Golan s'élève à 5 morts selon la télévision d'Etat syrienne, le précedent bilan faisant état de 1 mort et 7 blessés. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a également évoqué deux soldats tués.
Ce matin, l'armée israélienne a «neutralisé (tué) quatre ou cinq hommes responsables des tirs de roquettes de la veille, qui circulaient en véhicule sur le Golan syrien», a dit une source militaire israélienne.
La chaîne de télévision d'Etat syrienne a indiqué que «L'aviation de l'ennemi israélien a visé une voiture civile dans le village d'al-Kom, tuant cinq civils non armés».
Le correspondant de la chaîne dans la province de Quneitra a précisé que l'appareil qui a frappé à 10H30 (07H30 GMT) était un «avion sans pilote».
Par ailleurs, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a rapporté que ce raid, qui fait suite à une série de frappes israéliennes jeudi dans la même province, a tué deux miliciens pro-régime qui étaient à bord d'une voiture.
Une source militaire à la télévision syrienne avait indiqué hier qu'Israël avait tiré «plusieurs missiles» sur un centre de transports et un bâtiment public de Quneitra, dans la zone syrienne des hauteurs du Golan.
L’Etat hébreu estime que c’est la Syrie qui est responsable de ces tirs «et elle en paiera le prix», a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne. Tsahal a également fait savoir que les roquettes qui avaient atteint le territoire d’Israël avaient été tirées par le Djihad islamique «dirigé et financé par l’Iran».
De son côté, Damas n'a pas encore commenté les frappes aériennes contre son territoire.
Israël accuse également l'Iran
Ainsi, Israël dit voir également l'Iran derrière le Hezbollah et le Djihad islamique. Les tirs de roquettes ont été «dirigés» par Safeed Izaadhi, chef de l'unité palestinienne au sein de la force iranienne Qods, selon le ministère des Affaires étrangères israélien.
Pour l'establishment israélien, l'Iran élargit ainsi au plateau du Golan le front limité jusqu'alors au sud-Liban. En visant la Galilée, l'Iran et ses alliés délivrent un message à Israël: «Nous pouvons décider de nos cibles, ce n'est pas vous qui édictez les règles», dit à l'AFP le colonel Shlomo Mofaz, ancien de l'antiterrorisme israélien.
«Nous n'avons aucune envie d'une escalade mais nous nous en tiendrons à notre politique» de frapper ceux qui s'en prennent à Israël, a prévenu le Premier ministre Benjamin Netanyahu, en profitant pour fustiger une nouvelle fois le récent accord nucléaire avec l'Iran.
De Gaza, le Djihad islamique a démenti être responsable des tirs de roquettes. Il a au contraire accusé Israël d'essayer de détourner l'attention du cas de Mohammed Allan, prisonnier qui a mobilisé l'opinion palestinienne en observant deux mois de grève de la faim et qui est récemment retombé dans le coma.
En revanche, l'un des leaders du Djihad islamique, Mohammed al-Hindi, n'a pas catégoriquement exclu que les hommes tués vendredi par Israël fassent partie de son organisation. Si tel est le cas, «le Djihad saura comment défendre ses hommes», a-t-il prévenu.
Le Golan, plateau de toutes les tensions
La ligne de démarcation entre Israéliens et Syriens, toujours officiellement en guerre, et plus largement les confins d'Israël, de la Syrie et du sud-Liban, bastion du Hezbollah, autre ennemi d'Israël, sont sous tension constante, mais pour l'instant contenue. Les évènements de jeudi et vendredi s'inscrivent parmi les plus graves des derniers mois et posent à nouveau la question d'une escalade.
Le plateau du Golan est un territoire syrien selon le droit international, occupé et administré par Israël depuis la Guerre des six jours en 1967.Territoire très sensible, des incident s'y produisent régulièrement.
Ainsi, une frappe israélienne, peut-être un drone, avait tué deux membres du Hezbollah et trois miliciens pro-régime le 29 juillet dernierdans le Golan selon l'OSDH. Le 18 janvier, un raid israélien avait tué six membres du Hezbollah et un général iranien, selon des sources proches du Hezbollah et iranienne. Le Hezbollah avait répliqué en tuant deux soldats israéliens.
En juin 2014, L'aviation israélienne avait déjà lancé des raids aériens sur des positions de l'armée syrienne, en représailles à un tir d'obus qui avait tué un adolescent arabe israélien de 13 ans.