«J’ai une obligation morale de présenter cet accord à la population, pour lui permettre de le juger. Les relations de travail, les retraites sont notre objectif et je suis sûr que nous allons gagner», a déclaré Tsipras.
D’après le premier ministre, les électeurs doivent décider si leur gouvernement a eu du «courage» dans ses discussions avec les créanciers et si le plan de sauvetage permettra à la Grèce de s’en sortir.
Je suis fier de notre action au gouvernement, a déclaré Alexis Tsipras, ajoutant que l’Europe n’était plus la même depuis que Syriza était arrivé au pouvoir au mois de janvier.
Alexis Tsipras a déclaré qu’il attendait la décision du peuple grec à travers les urnes et continuerait à mettre en œuvre le programme de gouvernement du parti de gauche radicale, Syriza.
Cette décision est intervenue après qu’Athènes est parvenu à rembourser les 3,4 milliards d’euros que la Grèce devait à la Banque centrale européenne.
«Je démissionne parce que je suis arrivé au bout du mandat que le peuple m’a confié après les élections générales du mois de janvier», a expliqué le Premier ministre grec. «Maintenant, vous devez décider en votant si nous avons fait le bon choix», a-t-il poursuivi.
Alexis Tsipras se situe lui-même aujourd’hui au centre, avec à sa gauche, les éléments de son propre parti qui voulaient revenir à la drachme, et à sa droite, l’opposition des autres partis qui ont validé les plans de sauvetage précédents.
L’approbation du troisième plan de sauvetage fait monter l’indignation
La démission d’Alexis Tsipras est intervenue après qu’Athènes est parvenu à rembourser plus tôt dans la journée les 3,4 milliards d’euros que la Grèce devait à la Banque centrale européenne.
Vendredi dernier, les ministres des Finances de la zone euro étaient tombés d’accord sur l’octroi d’un troisième plan de sauvetage grec. Athènes recevra donc 86 milliards d’euros au cours des trois années à venir.
Le même jour, le parlement grec a approuvé un projet de loi promulguant ce troisième plan de sauvetage. Cependant, 43 membres de Syriza, dont l’ancien ministre des Finances Yanis Varoufakis, ont voté contre le projet ou se sont abstenus.
De plus, l’approbation de ce troisième plan de sauvetage a provoqué une vraie rébellion au sein du parti de gauche radicale. Ainsi, la membre du parti Rahil Makri, s’adressant à ceux qui ont voté «non à l’austérité et à la vente du pays», a condamné le Premier ministre, qui pour elle, a berné le peuple grec avant de le trahir. «Vous avez choisi de vous allier au parti de la corruption», a-t-elle déclaré s’adressant à Alexis Tsipras.
Reste que l’approbation par le législatif grec du troisième plan de sauvetage n’a pas suscité de débats qu’au parlement, mais aussi dans les rues du pays où des milliers de personnes sont descendues manifester. Athènes a connu de nouveaux troubles au cours de ces derniers jours caractérisés par des affrontements entre police et manifestants, qui accusaient Syriza de ne pas avoir respecté ses promesses électorales.
La nouvelle de la démission d’Alexis Tsipras fait le buzz
«Des élections anticipées après qu'un exécutif tourne le dos à ses promesses», lit-on dans un tweet faisant allusion aux promesses non tenues du Premier ministre grec concernant la sortie de la zone euro et la diminution des mesures d’austérité.
Un internaute a même ironiquement qualifié ce jour de «jeudi noir», après la démission d’Alexis Tsipras, puisque non seulement la Grèce perd la figure la plus importante du pays mais la France aussi, après l’exclusion de Jean-Marie Le Pen du Front National, parti dont il était président d’honneur et membre fondateur.
La métaphore à laquelle un utilisateur de Tweeter a recouru pour définir la façon dont Alexis Tsipras soutient son pays illustre le sentiment qu’éprouvent certains Grecs. «Il soutenait son peuple comme la corde, le pendu», a-t-il twitté.
Un autre tweet propose de jeter un coup d’œil sur l’exemple d’Alexis Tsipras, qui «en six mois s’est transformé en François Hollande». Allez dire après cela que l’Union européenne n’est pas un moteur pour la convergence.