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La compagnie de sécurité qui a validé le recrutement de Snowden condamnée pour pratique frauduleuse

La compagnie qui a procédé au plus grand nombre de vérification des antécédents des employées des agences fédérales américaines, dont le lanceur d’alerte Edward Snowden, devra payer une amende de 30 millions de dollars pour pratiques frauduleuses.

The United States Investigations Services Inc. (USIS), entreprise privée malgré une appellation qui résonne de façon plutôt officielle, était soupçonné d’irrégularités importantes dans ses activités depuis quelque temps. Une enquête a démontré l’existence de graves manquements à la sécurité entre 2008 et 2012, impliquant que les enquêtes menées sur des centaines de milliers de personnes ont été mal conduites, avant que leur dossier ne soit approuvé et que ces personnes soient ensuite envoyées dans les agences chargées de garantir la sécurité nationale.

L’action en justice de 2011, qu’a rejointe plus tard le département américain de la Justice, règle la question de la qualité non adéquate des contrôles effectués lors de la vérification des antécédents. Cet accord de 30 millions de dollars couvre également la faillite d’Altegrity Inc, une filiale d’USIS, qui a déposé le bilan au mois de février.

Au début 2014, il est apparu qu’USIS avait soumis un total 665 000 analyses incomplètes au gouvernement américain, ce qui correspond à environ 40% du nombre des dossiers traités entre 2008 et 2012. Le département de la Justice a ensuite déposé une plainte civile de 25 pages contre USIS, en alléguant que la compagnie avait tout simplement envoyé des centaines de milliers de dossiers traités avec des contrôles de sécurité défaillants à de nombreuses agences fédérales. Il s’agit surtout du département de la Défense, du département de la Sécurité intérieure et de la National Security Agency (NSA), ce qui a eu pour conséquence de créer des brèches potentielles dans la sécurité du pays.

Des vérifications d’antécédents effectuées par USIS de 2008 à 2014 laissent à désirer

USIS, qui emploie quelques 6 000 personnes, effectue à peine 45% des vérifications de sécurité des nouveaux employés pour le gouvernement. L’entreprise est responsable de 2,2 millions de vérifications, y compris celles de l’ancien agent de la NSA et lanceur d’alerte Edward Snowden et d’Aarone Alexis, sous-traitant civil de la marine américaine dans le domaine des technologies de l'information, qui a tué 12 personnes dans le Navy Yard de Washington.

Près de 90% des commandes de cette entreprise provenaient du gouvernement américain qui lui a passé des commandes qui se sont élevées, au fil des années, à un total de 4 milliards de dollars.

L’enquête actuelle qui concerne ses performances insuffisante n’est pas liée à l’affaire de Snowden qui est distincte, mais depuis quelques temps déjà l’attention du gouvernement s’est concentrée sur USIS.

«Des libertés prises par toutes les compagnies auxquelles nous avons confié l’enquête sur les antécédents d’actuels et de futurs employés fédéraux sont inacceptables», a indiqué aux journalistes, le chef de la division civile du département de la Justice, Benjamin Mizer.

L’enquête a démontré qu’USIS était coupable d’avoir des méthodes de travail laxistes et le montant du préjudice engendré par cette attitude, fixé à 30 millions de dollars.

La plainte du département de la Justice mentionnait notamment la blague d’un des responsables de l’USIS concernant la qualité des contrôles opérés par la compagnie, disant qu’elle pouvait être assimilée un poisson rouge mort jeté dans les toilettes pour s’en débarrasser.