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San Francisco : l’appel de renforts pour arrêter un sans-abri noir unijambiste jugé «déconcertant»

Le fait que les policiers de San Francisco aient demandé des renforts pour interpeller un sans-abri noir unijambiste a été l’aspect le plus «déconcertant» de tout l’incident, a confié à RT un témoin de la scène.

La journaliste Chaedria LaBouvier, qui a assisté à cette arrestation dans le quartier financier du centre de San Francisco, a avoué à RT qu’elle avait été «choquée que l’emploi d’autant de force ait été justifié».

«Face à cet homme noir tout seul, un mur de chemises bleues s’est formé», a rapporté Chaedria LaBouvier. «Plus il criait "Non !", plus il leur demandait "Pourquoi faites-vous cela?", plus ils semblaient déterminés à faire valoir leur force», a poursuivi la journaliste. 

Elle a en outre expliqué que la police avait demandé des renforts, avant même que la foule ne commence à se rassembler autour d’eux, les spectateurs essayant «essentiellement de s’assurer qu’ils ne le tueraient pas».

«Sur la vidéo, vous pouvez voir que de plus en plus de policiers arrivent sur le lieu de l’incident. Ils n’étaient pas 14 au début, mais quelqu’un a appelé des renforts, et c’est ce qui est déconcertant, c’est ça le problème», a ajouté Chaedria LaBouvier.

Selon la représentante de la police de San Francisco Grace Gatpandan, les agents de police ont affronté un homme de 42 ans, déjà connu de la police pour des délit mineurs, parce qu’il «brandissait des béquilles en bois» et l’ont arrêté pour évaluer son état mental. Elle a ajouté que la département de la police de la ville allait «examiner minutieusement les circonstances et déterminer si les règles du département ont été violées», a précisé Grace Gatpandan.

Dans l’intervalle, l’ancien officier de la police de Baltimore Michael Wood a confié à RT qu’il avait été perplexe devant la détermination de ses collègues de San Francisco à utiliser la force en dépit du nombre de témoins présents sur les lieux et qu’il n’arrivait pas non plus à trouver une justification rationnelle, même «un peu plausible», pour cette façon de procéder.

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«Je n’arrive pas à comprendre du tout pourquoi autant d’officiers ont été mobilisés pour quelqu’un qui est handicapé. C’est une indication claire de nos problèmes d’entraînement qui ne nous préparent pas à réagir dans une situation qu’il est apparemment facile de résoudre», a estimé Michael Wood. 

Selon l’ex-policier, le problème est lié avec toute la culture de la mise en application des lois dans la société américaine, où les policiers ont pris l’habitude de croire qu’il ne sont «pas comme les autres».

«Mais si on n’est pas comme les autres, on ne peut évidemment pas traiter les autres comme des êtres humains», a conclu Michael Wood.

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