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Irak, la chute de Mossoul aurait pu être évitée, le rapport qui accuse

Le rapport parlementaire est explosif: la chute de Mossoul en juin 2014 aurait pu et aurait dû être évitée si les autorités et l'armée irakiennes avaient tenu compte des informations annonçant un assaut de Daesh.

Le rapport a été rédigé par une commission parlementaire et transmis à la justice pour des poursuites éventuelles. Il met en exergue comment la chute de la deuxième ville d'Irak aurait été le fruit de l'incompétence conjuguée des responsables irakiens de l'époque.

Selon la commission d'enquête, l'attaque menée contre la ville par les membres du groupe terroriste Daesh n'a été en rien une surprise. Seule la rapidité avec laquelle «les unités militaires se sont désintégrées» l'a été, accuse ainsi le rapport.

La faible opposition de l'armée irakienne à l'assaut aura eu alors raison de la ville et des quelques éléments qui tentaient de résister aux assaillants.

Le rapport se concentre sur le rôle particulier joué par Nouri al-Maliki, à l'époque Premier ministre et actuellement vice-président. Egalement commandant en chef des forces armées, il n'aurait pas su avoir une appréciation exacte des faits et son jugement aurait été faussé par des informations erronées qu'il ne vérifiait pas. Pire, il a laissé à des commandants incompétents la conduite des opérations. Pourtant Nouri al-Maliki a jugé «sans valeur» ce rapport qui l'accuse si nettement.

En plus de l'ancien Premier ministre, 35 responsables ont été mentionnés dans l'enquête, notamment le ministre de la Défense de l'époque.

Daesh avait lancé une offensive fulgurante en juin 2014 contre Mossoul. Il avait également pris le contrôle d'une large partie du territoire au nord et à l'ouest de Bagdad. Lors de l'assaut, l'armée irakienne avait abandonné armes et équipements utilisés par la suite par les djihadistes.

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