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Le tribunal de Tokyo rejette la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn

Nouvelle tentative infructueuse des avocats du PDG de Renault détenu au Japon pour des malversations financières présumées : le tribunal de Tokyo a rejeté ce 15 janvier la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn.

Selon la chaîne de TV publique japonaise NHK, le tribunal de Tokyo, estimant qu'il y avait un risque de destruction de preuves des malversations financières présumées dont il est accusé, a rejeté ce 15 janvier la demande de libération sous caution du PDG de Renault de Carlos Ghosn.

Le dirigeant de 64 ans, arrêté le 19 novembre à Tokyo, a fait l'objet le 11 janvier de deux nouvelles inculpations, pour abus de confiance et pour avoir minoré ses revenus dans des rapports boursiers de Nissan entre 2015 et 2018. C'est la première accusation qui est jugée la plus grave.

Son principal avocat, Motonari Otsuru, a annoncé dans un communiqué qu'il allait faire appel de ce refus de remise en liberté, mais si la décision de le maintenir en prison est confirmée par un deuxième juge, Carlos Ghosn restera en détention provisoire au moins jusqu'au 10 mars. Cette mesure pourra être étendue sur demande du procureur par période reconductible d'un mois.

Le 11 janvier, le tribunal a cependant autorisé les visites de sa famille, en plus de celles de ses avocats et du personnel consulaire de la France, du Liban et du Brésil, les trois pays dont il est citoyen.

Carlos Ghosn comparaissait la semaine dernière pour la première fois devant la justice : amaigri et menotté jusqu'à l'entrée dans la salle d'audience, il s'était dit «faussement accusé», démentant les allégations point par point.

Au cours de cette séance exceptionnelle, le juge avait déjà justifié son emprisonnement prolongé par un risque de fuite et d'altération des preuves.

Le procès de Carlos Ghosn, qui risque en théorie jusqu'à 15 ans de prison, n'aura pas lieu avant des mois.

Sa femme Carole Ghosn a adressé il y a une dizaine de jours une lettre à l'ONG Human Rights Watch, se plaignant des «rudes» conditions de détention du magnat de l'automobile, même s'il a été transféré il y a plusieurs semaines dans une cellule plus spacieuse, selon son avocat Motonari Otsuru. «J'exhorte Human Rights Watch à mettre son cas en lumière [...], à pousser le gouvernement à réformer son système draconien de détention et d'interrogatoire», écrit-elle. 

Le procureur-adjoint, Shin Kukimoto, a déclaré le 11 janvier qu'il «s'attendait» à ce type de réactions «étant donné qu'il s'agit d'une enquête portant sur une personne mondialement connue».

Renault dénonce en outre «une campagne de déstabilisation délibérément orchestrée», après des informations de presse sur une proche de Carlos Ghosn. 

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