L’union européenne (UE) n’est plus un Etat mais une organisation internationale aux yeux de Washington. Selon une information de la chaîne allemande Deutsche Welle, l’administration américaine a en effet décidé de reconsidérer, il y a quelques semaines, le statut diplomatique de l'UE sans que celle-ci n’en soit avertie. Son représentant, David O’Sullivan, a appris ce changement lors des funérailles de l'ancien président américain George H.W. Bush, début décembre. Habituellement appelé parmi les 30 premiers représentants d'Etats, David O'Sullivan avait été appelé vers la fin de la liste de 150 diplomates. Sur le site du département d'Etat américain, l’équivalent en France du ministère des Affaires étrangère, l’ordre de préséance du corps diplomatique confirme ce bouleversement. L’UE a toujours été considérée comme une organisation internationale, mais depuis 2016, sous l’administration Obama, elle avait acquis le statut d'un Etat.
«Nous comprenons qu'il y a eu récemment un changement dans la façon dont la liste de préséance diplomatique est mise en œuvre par le protocole des Etats-Unis», a déclaré à l'AFP Maja Kocijancic, porte-parole du service diplomatique de la Commission européenne. «L'UE n'a pas été informée de ce changement et demande que la pratique diplomatique établie depuis quelques années soit respectée», a-t-elle ajouté.
L'annonce de cette brimade protocolaire intervient alors que les relations entre Bruxelles et Washington sont tendues. La négociatrice de l'UE, la commissaire au Commerce Cecilia Malmström, est depuis le 8 janvier à Washington pour tenter d'apaiser les tensions commerciales entre les deux parties. Elle doit notamment rencontrer le représentant américain au commerce, Robert Lighthizer, afin de convaincre le président Donald Trump de revenir sur sa décision d'imposer des droits de douane de 25% sur les importations européennes de voitures. Cette décision pourrait affecter en particulier l'Allemagne et déclencher une guerre commerciale.
Les relations entre l'UE et les Etats-Unis se sont détériorées en 2018 avec la décision de Washington d'imposer des droits de douane sur l'acier et l'aluminium provenant de l'UE et d'autres partenaires commerciaux. L'UE a répliqué avec des mesures de rétorsion ciblées.