Ce 22 décembre, les députés de l'Assemblée nationale du pouvoir populaire étaient réunis pour le deuxième jour consécutif dans le cadre de l'adoption de la nouvelle Constitution cubaine. Après avoir effectué les dernières retouches, les élus ont approuvé le texte qui doit désormais être soumis à référendum le 24 février 2019.
Entre autres dispositions notables, la nouvelle Constitution admet dorénavant le marché, la propriété privée ou encore l'investissement étranger. Toutefois, contrairement à sa rédaction initiale, le texte final ne renonce pas à la nécessité de construire une «société communiste». Homero Acosta, le coordinateur de la commission de rédaction, a également annoncé qu'un principe restait souverain, celui de l'Etat socialiste qui garde «les rênes de l'économie».
Lire aussi : La fable du libéralisme qui sauve le monde
D'un point de vue sociétal, la nouvelle Constitution aborde la thématique du mariage, jusqu'alors défini comme l'union entre un homme et une femme.
Lors du débat populaire, un article prévoyant d'élargir la définition du mariage à l'union «entre deux personnes» ouvrait précisément la voie au mariage homosexuel. Mais celui-ci faisait polémique, une majorité de participants au débat étant favorables au maintien de la formulation en vigueur, qui aurait fermé la porte au mariage gay.
La commission de rédaction du projet a finalement opté pour une solution intermédiaire : définir le mariage comme «une institution sociale et légale», sans davantage de précisions. Il reviendra ensuite au Code de la famille d'inclure éventuellement le mariage homosexuel puis de le soumettre à référendum d'ici deux ans.
Fer de lance de la lutte pour l'adoption du mariage gay, Mariela Castro, la fille de Raul Castro, a réagi à cette décision qui tranche la polémique, assurant qu'il ne s'agissait pas d'«un retour en arrière».
Sur 11 millions d'habitants, 8,9 millions de Cubains ont participé à trois mois de débats populaires, au terme desquels le texte est arrivé au Parlement dans une version modifiée.
Lire aussi : Le mariage gay : un «colonialisme idéologique» selon un archevêque cubain