C'est une campagne qui intervient quelques jours après la démission du chef de la mission onusienne en République centrafricaine (RCA), le général Babacar Gaye, alors que le scandale des viols sur mineurs, en RCA, par des Casques bleus, défraye la chronique.
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La campagne, rédigée en français et en anglais, est menée depuis le site Internet de la MONUSCO et depuis son compte Twitter. L'objectif : rappeler «la tolérance zéro pour le personnel civil et militaire des Nations Unies» dans le cadre des violences sexuelles.
Pour appuyer son message, l'ONU a publié des photos choquantes car explictes, montrant l'horreur des abus sexuels sur mineurs et mettant en scène la force armée des Nations Unies : les Casques bleus, dont certains des membres sont accusés d'avoir commis des actes de pédophilie dans plusieurs régions du monde, telles que la RCA et Haïti.
D'après la MONUSCO, la campagne avait été «prévue bien avant» le scandale qui a frappé la MINUSCA, la mission des Nations Unies en RCA. D'après l'organisation, la campagne s'inscrivait dans le cadre de ses activités régulières de prévention.
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L'ONU au centre de scandales
L'annonce de la campagne a fait réagir les internautes. Si certains estiment que «cette nouvelle campagne […] contre les violences sexuelles est à saluer», d'autres appellent la MONUSCO à «dégager» de RDC, estimant qu'elle ne remplit par le rôle de protection inhérent à sa fonction. L'objectif inital de la MONUSCO est d'aider l'armée congolaise à éradiquer les groupes armés locaux et étrangers qui combattent dans l'est du pays depuis deux décennies – notamment depuis la fin de la guerre civile au Rwanda.
Depuis sa création en 1999, la MONUSCO a été au centre de plusieurs scandales sexuels. La révélation d'abus sexuels sur une jeune fille de 13 ans a même poussé l'ONU à interdire aux Casques bleus toute relation sexuelle avec des habitants du Congo Kinshasa (autre nom de la RDC).
Si la MONUSCO est régulièrement pointée du doigt pour les scandales dans lesquels la mission est impliquée, elle n'est pas la seule mission locale des Nations unies à avoir fait parler d'elle pour des révélations de violences sexuelles sur mineurs. La MINUSCA Centrafricaine a conduit à l'implication de 14 soldats français pour des exactions similaires. Après le tremblement de terre en Haïti, 225 femmes avaient témoigné contre des Caques bleus, racontant que ceux-ci exigeaient de leur part des prestations sexuelles en échange de nourriture. Recemment, un soldat français a été mis en examen après des attouchements sur mineur au Burkina Faso.
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